La coalition d’ONG Alliance pour l’environnement et la santé (HEAL) a démontré dans un rapport que les subventions accordées aux énergies fossiles entraînent des effets sanitaires avec un coût beaucoup plus important pour les Etats.

Pour l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), une subvention à l’énergie est définie comme « toute dépense d’un gouvernement en faveur du secteur énergétique, réduisant le coût de production de l’énergie, augmentant le prix payé aux producteurs ou diminuant le prix payé par les consommateurs […] les écarts entre le prix de référence (prix de parité à l’importation ou à l’exportation et les prix payés par les utilisateurs finaux doivent être pris en compte ; le cas de la subvention se révèle dans une différence positive. »

Selon une étude*, les pays membres du G20 subventionnent les énergies fossiles pour 380 milliards d’euros mais dépensent à peu près six fois plus pour parer les coûts sanitaires engendrés par l’utilisation de ces énergies fossiles. En effet, c’est à peu près 2600 milliards d’euros qui sont utilisés pour soigner diverses maladies comme les crises cardiaques, le cancer du poumon ou d’autres maladies respiratoires. C’est donc l’Etat et donc indirectement les contribuables, qui est en charge d’effectuer des dépenses de santé pour traiter ces maladies alors que les industries des énergies fossiles n’y participent pas.

Le rapport porte son étude sur le coût réel de l’impact sur la santé des subventions accordées aux producteurs de ces énergies fossiles comme l’industrie pétrolière, du gaz par exemple, pour chacun des pays. Par exemple, à l’échelle de l’Europe, on observe des disparités entre d’un côté, le Royaume-Uni où ses dépenses de santé résultant des pollutions de l’air sont révélés cinq fois supérieures aux subventions accordées aux énergies fossiles ; et de l’autre côté la Pologne où les dépenses de santé sont 26 fois plus importantes que les subventions.
En ce qui concerne la France, c’est environ 1,41 milliard d’euros de subventions qui sont versées à la production des énergies alors que l’impact sanitaire de ces énergies a été évalué à 16.5 milliards d’euros par an, bien inférieur à l’Allemagne ou la Pologne.

Ainsi, L’ONG HEAL recommande une suppression progressive des subventions aux énergies fossiles aussi bien pour les pays développé que les pays en voie de développement. Par ailleurs, il est fait mention de réorienter les subventions des énergies fossiles vers de « budgets à visée sanitaire » comme la construction de 34 hôpitaux et le recrutement de 30000 médecins si l’on appliquait cette réorientation à la Pologne.
Enfin, l’autre effet bénéfique résultat de la suppression des subventions aux énergies fossiles est le renforcement de la lutte contre le réchauffement climatique.
A ce titre, l’AIE a déterminé que supprimer les subventions destinées aux industries de l’énergie fossile permettrait de réduire de 360 millions de tonnes les émissions de gaz à effet de serre et encourager l’effort souhaité par l’Accord de Paris, à savoir limiter la hausse des températures mondiales à 2°C d’ici à 2100.

Pour Robert Yates, membre d’HEAL, la mise en place d’un système universel et gratuit de couverture des dépenses financé par une suppression des subventions accordées aux énergies fossiles constitueraient l’«une des meilleures stratégies politiques pour réduire les subventions aux énergies fossiles ». En effet, cette idée apporterait une plus-value sur le plan des moyens sanitaires et environnementaux et permettraient de concilier la lutte contre le réchauffement climatique et l’amélioration de la qualité de vie du citoyen par la mise en place d’un système de santé gratuit pour le contribuable.

*Etude menée par l’Overseas Development Institute