Le Conseil de Paris a adopté, le 3 juillet 2017, un plan pour l’économie circulaire pour la période 2017-2020.

Élaboré par deux adjoints à la Mairie de Paris, Antoinette Ghul et Mao Peninou, ce plan se fonde sur le Livre blanc de l’économie circulaire, qui comporte 65 propositions d’actions pour favoriser l’économie circulaire, écrit à l’issu des États généraux de l’économie circulaire du Grand Paris. Ceux-ci se sont tenus en 2015, à l’initiative de la Ville de Paris et réunissaient une vingtaine de collectivités de la Métropole du Grand Paris, ainsi que de multiples entreprises, associations concernées par le sujet.

Première ville de France à se doter d’un tel plan concret et opérationnel dans le domaine de l’économie circulaire, Paris entend se diriger vers un modèle « plus responsable, plus inclusif, et plus durable ».

Trois échelons de mise en œuvre des actions énoncées

Le plan sera mis en œuvre à trois niveaux différents : en interne, dans les services administratifs de la ville, sur le territoire parisien, sur lequel la ville de Paris exerce ses compétences, et dans la métropole du Grand Paris.
Le plan est composé de deux parties : l’une contient des orientations stratégiques, l’autre une « feuille de route » constituée d’un programme de quinze actions dans cinq « thématiques structurantes » :

- l’aménagement et la construction
- le renforcement de l’offre en matière de réemploi, de réutilisation et de réparation (objectif de création de vingt recycleries à Paris d’ici 2020)
- le soutien aux acteurs du territoire et aux outils de mise en réseau (création d’une plateforme en ligne dédiée à l’économie circulaire)
- la commande publique (augmenter la part des produits éco-conçus dans les achats publics)
- la promotion de nouveaux modes de consommation durable (lutte contre le gaspillage alimentaire, soutien aux commerces de vrac,…).

La gestion des déchets du BTP, une priorité

Parmi ces cinq thèmes, celui de l’aménagement et de la construction se démarque particulièrement, trois des quinze actions « concrètes » y étant consacrées, avec pour priorité la gestion des déchets du BTP. Ce secteur est en effet le plus producteur de déchets (environ 30 millions de tonnes par an).

La première action concerne ainsi le réemploi et la valorisation des matériaux de construction : il est proposé de mettre en place des points de collecte près des chantiers, des déchetteries (en apport volontaire), des plateformes de traitement ou de démantèlement pour les filières de recyclage, et des sites de regroupement ou de stockage par filière de recyclage ou par chantier.
Ces mesures devront être au préalable être expérimentées dans un quartier ou un arrondissement.

La seconde action met l’accent sur la nécessité de diagnostiquer, trier et valoriser les ressources de chantier. Il s’agit ici d’identifier une dizaine de sites pilotes représentant « la diversité des modes constructifs et des bâtiments parisiens », et d’impulser une logique de réemploi et de valorisation dans ces chantiers en neuf et réhabilitation, en favorisant autant que possible l’innovation en la matière.

La troisième action dans le domaine de la gestion du BTP concerne la construction durable et circulaire : les rédacteurs du plan portent la volonté d’installer les bases de nouveaux modèles économiques, en favorisant le réemploi de matériaux dans les opérations de construction de bâtiment. Des expérimentations devront ici aussi être organisées, afin de « tester et fiabiliser le réemploi de divers matériaux en fonction des opportunités rencontrées ».

Des Etats généraux de l’économie circulaire appliquée au secteur du BTP seront organisés prochainement par la Ville de Paris organisera, en partenariat avec la Métropole du Grand Paris.

A l’occasion de la présentation du plan par Mme Hidalgo au Conseil de Paris, celle-ci a par ailleurs annoncé qu’elle souhaitait « porter auprès de la Commission et du Parlement européen un projet de directive européenne qui imposerait des standards d’écoconception pour tous les marchés publics de construction ou de travaux publics ».