L'arrêté, publié ce 20 juillet au Journal officiel par les ministres de la Transition écologique Nicolas Hulot et de l'Agriculture Stéphane Travert, fixe à quarante le nombre maximal de loups pouvant être détruits pour la période du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018. Soit quatre loups de plus que la saison précédente. Mais en réalité, cette limite avait été dépassée, en raison de deux autres arrêtés qui avaient à chaque fois autorisé l’élimination de deux spécimens supplémentaires. Au total, quarante prédateurs ont déjà été abattus en 2016-2017.

Cet arrêté autorise 40 loups "pouvant être prélevés. Au-delà d'un seuil intermédiaire de 32 loups, les tirs de prélèvement ne seront plus autorisés", expliquent les ministres dans un communiqué commun. Ce plafond de 32 loups détruits est fixé dans le cadre des dérogations accordées par les préfets, ou du fait d'actes de destruction volontaires, précise l'arrêté. Une fois ce seuil atteint, seuls des tirs de défense ou de défense renforcée pourront avoir lieu, lorsque les loups sont en situation d'attaque et l'éleveur en situation de défense de son troupeau.

Les tirs étaient suspendus depuis le 1er juillet, faute de nouveau règlement. En cause : un désaccord entre le ministre de la transition écologique et celui de l’agriculture, portant sur le nombre de loups pouvant être tués, mais aussi sur les modalités d’autorisation des abattages. L’enjeu est de trouver un équilibre entre les obligations nationales et européennes qui contraignent la France à garantir un « état de conservation favorable » de l’espèce, et la nécessité de protéger les brebis face à la hausse des attaques. C’est en effet à la seule condition de « prévenir des dommages importants aux troupeaux » que la loi autorise à déroger au statut de protection stricte du loup.

Les ministres confirment le lancement d'un prochain plan Loup 2018-2022, qui fera l'objet d'une concertation à partir de la rentrée et sera mis en œuvre en janvier 2018. Ce plan "adaptera l'utilisation des outils en place, développera les stratégies de protection et de défense, ainsi que l'accompagnement des éleveurs, que ceux-ci soient localisés dans les foyers d'attaque ou sur les zones où l'espèce tend à se développer et à s'installer".