
Le parquet de Thionville ouvre une enquête préliminaire à l’encontre d’ArcelorMittal pour “atteinte à l’environnement”
Par Morgane Batteria
Posté le: 04/07/2017 23:45
Mardi 4 juillet 2017, le parquet de Thionville ouvre une enquête préliminaire après que l'acide, utilisé sur le site de Florange du groupe ArcelorMittal, a été déversé dans un dépotoir où il n'aurait pas dû l'être, a affirmé le procureur. L'enquête est ouverte, plus précisément pour « atteinte à l'environnement ».
Cette enquête est ouverte suite aux révélations faites par un chauffeur intérimaire, travaillant pour un sous-traitant d'ArcelorMittal, qui a tourné une vidéo clandestinement.
Cet employé avait était chargé de transporter l'acide servant à décaper l'acier jusqu'à un centre de recyclage.
Cependant, sur ces images selon l'auteur, des dizaines de mètres cubes de déchets dangereux sont déversés dans la nature. En effet, celui-ci affirme que durant les trois mois de son contrat il a déversé des cargaisons d'acides provenant de l'usine ArcelorMittal de Florange.
Il ajoute : « j'avais les yeux qui pleuraient. Je retrouvais parfois des sangliers morts, le lendemain ou des biches. J'ai signalé, mais on s'en foutait ».
Le chauffeur, aujourd'hui licencié et en fin de droits, aurait été contraint de vider l'acide directement dans le crassier de Marspich, qui présente une perméabilité avec les cours d'eau de la région.
Le président de la communauté d’agglomération du Val de Fensch confirme qu' « il y a bien eu des déversements d’acide, mais on en ignore encore l’importance ». La communauté d'agglomération souhaite donc poursuivre ses investigations sur les rivières adjacentes.
ArcelorMittal nie toute responsabilité et assure qu'il n'y a aucun risque environnemental.
Le groupe a ordonné l'ouverture d'une enquête interne pour « faire toute la lumière sur les faits » et affirme qu'ArcelorMittal « n'est en aucun cas à l'origine de prétendus déversements irréguliers sur la zone de stockage. Si ces faits étaient avérés, ils seraient le fait de personnes isolées au sein d'ArcelorMittal ou des entreprises sous-traitantes ». De plus, l'entreprise envisage de déposer plainte.
La Direction régionale de l'environnement (Dreal) a ouvert une enquête et fera connaître ses premiers résultats la semaine prochaine.