L’association française Cyclamed, chargé de récupérer les médicaments non utilisés, a publié les chiffres pour l’année 2016.

Les MNU concernés sont les boites entamées ou périmées, les comprimés, pommades, les sirops, ampoules, aérosols, patchs etc… A contrario, les aiguilles et seringues usagées ou non ainsi que les produits chimiques ne sont pas sujet à être récupérés par le circuit de collecte Cyclamed.
Depuis la loi du 26 février 20071 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine du médicament, il est obligatoire pour les officines de pharmacie et les pharmacies à usage intérieur de collecter gratuitement les médicaments à usage humain non utilisés apportés par les particuliers qui les détiennent.
Un décret en date du 17 juin 2009 est venu préciser les conditions de la collecte des médicaments non utilisés. Ce dispositif réglementaire encadre ainsi une filière à responsabilité élargie des producteurs qui concerne environ 190 laboratoires pharmaceutique. C’est ainsi qu’en 2010, Cyclamed a été agrée par l’Etat pour pouvoir récupérer ces MNU. L’association a obtenu le renouvellement de son agrément jusqu’au 31 décembre 2021 par un arrêté du 17 décembre 2015.

A ce titre, l’éco-organisme Cyclamed indique qu’en 2016, la collecte de médicaments non utilisés (MNU) s’est élevée à 11.884 tonnes et 15.874 tonnes en ajoutant les emballages et les produits de parapharmacie. Cela représente à peu près 181 grammes de médicaments par Français en moyenne. A l’échelle régionale ; la Bourgogne Franche Comté et les Hauts de France se placent parmi les meilleurs élèves avec respectivement 225 grammes et 217 grammes de médicaments rapportés.
Cela permet à Cyclamed de parvenir à un taux de récupération des MNU à hauteur de 63%.

Par ailleurs, après collecte, les MNU font l’objet d’une valorisation énergétique réalisée dans 55 unités de valorisation, c’est-à-dire des incinérateurs pour destruction. Le choix de l’incinération s’impose pour Cyclamed du fait qu’il permet d’éliminer en toute sécurité les MNU.
Ces incinérateurs sont sélectionnées par leur conformité aux normes environnementales, réparties dans chacune des régions pour des raisons de proximité et ainsi éviter des coûts supplémentaires en matière écologique. De même, les unités de valorisation récupèrent l’énergie en dégageant de l’incinération de la vapeur et de l’électricité permettant notamment d’éclairer et chauffer « l’équivalent de 7000 logements tout au long de l’année ».

En outre, une étude (de l’institut CSA) en 2016 porté sur l’évaluation du gisement des MNU menée par l’Institut CSA a été reconduite en 2016 auprès de 500 foyers représentatifs de la population française et permet de dresser une évolution dans le temps par rapport aux études précédentes (2010, 2012 et 2014). On observe ainsi que de 477 grammes par foyer en 2010, le gisement en masse annuel des médicaments non utilisés est estimé aujourd’hui, selon l’étude de 2016, à 323g par foyer.
Cette diminution depuis 2010 peut s’expliquer par différents facteurs comme La baisse de la consommation des médicaments, La baisse des prescriptions ou encore les campagnes sur le Bon Usage faites par les autorités et les professionnels de santé (médecins, pharmaciens, industriels) pour sensibiliser les patients à une bonne observance


A cela, s’ajoute à ces chiffres une étude sociologique grand public BVA qui souligne la bonne habitude des Français en matière de tri. 79 % des Français disent « déposer leurs Médicaments Non Utilisés (MNU) chez le pharmacien, dont 70% d’entre eux les rapportent toujours au souvent ».
La collecte des médicaments non utilisés est séparée de celle des autres déchets ménagers aux fins de protection de l’environnement, afin d’éviter des rejets médicamenteux découlant de leur mise en décharge par exemple.

A titre de comparaison, plusieurs méthodes de collecte de médicaments existent notamment en ce qui concerne le financement de cette collecte. Des pays comme le Portugal ou la Hongrie financement leur système d’élimination des médicaments non utilisés par le biais de l’industrie pharmaceutique uniquement. A contrario, les Pays-Bas financent la collecte et l’incinération des médicaments par les communes, sur la base de recettes fiscales spécifiques, notamment avec un impôt sur les déchets.


1. Article 32 de la loi 2007-248 du 26 février 2007
2. Décret n° 2009-718 du 17 juin 2009 relatif à la collecte et à la destruction des médicaments à usage humain non utilisés