Ce samedi 06 mai 2017 marque une avancée considérable dans le combat vers la fin des delphinariums. En effet, l’arrêté dit « delphinarium », publié par le ministère de l’environnement de l’énergie et de la Mer, va réglementer strictement ce type de structure en imposant des règles garantissant le bien-être des cétacés. Cet arrêté à suscité la surprise pour tous les intéressés au débat, en ce qu’il débouchera à terme, sur la disparition prochaine des delphinariums en France, nous mettant ainsi en conformité avec la déclaration d’Helsinki. En effet, c’est à la dernière minute que la Ministre de l’environnement Ségolène Royal, à pris la décision de durcir le pas en interdisant la captivité des cétacés, à l’exception de ceux actuellement détenus. Dès lors, l’arrêté prohibe la reproduction des orques et dauphins en captivité ainsi que leur transfert d’un parc animalier à un autre.

Cet arrêté constitue des lors une réelle victoire pour les associations de défense des animaux, ainsi et surtout que pour les cétacés eux même visés par l’acte.

Alors que les spectacles de dauphins sont le plus souvent décris comme « splendides » par les visiteurs de ce type de parc, il ne faut toutefois pas oublier que les cétacés sont des animaux doués d’intelligence et ayant conscience d’eux-mêmes. Dès lors, il est aisé de comprendre la souffrance engendré par la captivité de ces animaux. Cette souffrance est multiple et constatable, en ce que le stress de leurs conditions de vie peut notamment entrainer des pertes d’appétit, de poids, des ulcères stomacaux, des états de dépression etc. Le vétérinaire français, Pierre Gallego, spécialiste des cétacés et président d'Odyssea, rappelle d’ailleurs qu' « il est reconnu, tant dans le milieu des vétérinaires de cétacés ainsi que dans la littérature scientifique spécialisée, que les dauphins souffleurs en captivité́ peuvent être exposés à des niveaux importants de stress (…) une agressivité entre congénères n'est pas rare. Ceci est exacerbé par le fait que l'espace dans lequel les dauphins vivent est confiné et qu'ils ne peuvent pas éviter les agressions par la simple fuite, ce qui serait le cas dans leur environnement naturel.»

Il n’est de plus pas souhaitable d’oublier qu’un dauphin dans son habitat naturel, peut parcourir jusqu’à 100 kilomètres par jour et plonger à des centaines de mètre de profondeur. On voit mal comment les delphinariums pourraient reconstituer ces conditions et qualités de vie propre à l’océan. Dès lors, il ne faut pas se méprendre face au sourire qu’arbore le dauphin nageant dans une eau chloré.

Enfin, et comme le rappel Marion Racle, coordinatrice de l’association « C’est Assez ! » Ile-de-France, l’espérance de vie d’un dauphin en milieu naturel est en moyenne de 80 ans. Au sein d’un delphinarium, cette durée de vie peut parfois être amputée de la moitié.

Par ailleurs, en plus de la mesure phare de l’arrêt consistant à l’interdiction total de reproduction des cétacés, l’arrêté impose certaines autres mesures méritant d’être soulignées.

D’abord, l’acte exige une augmentation d’au moins 150% de la surface des bassins afin de permettre aux animaux de se soustraire à la proximité des visiteurs ainsi qu’à celle des autres animaux.

L’acte fait ensuite mention de l’interdiction du chlore dans le traitement de l’eau. Cette interdiction est elle aussi la bienvenu quant on sait les dégâts que provoque le chlore sur ces animaux.

Enfin, l’arrêté interdit les contacts directs entre le public et les animaux. Dès lors, les immersions du public au sein des bassins, ayant notamment pour but de nager avec les dauphins seront désormais interdites.

Il est à noter que toutes ces nouvelles règles doivent s’appliquer dans les 6 mois et les établissements existants devront faire les travaux de mise en conformité des bassins dans un délai de 3 ans.

Les spectacles de dauphins sont dès à présent en sursis dans les parcs tels que Marineland, le Parc Astérix ou encore Planète sauvage.