La biomasse pour la production d’énergie est la première source renouvelable de notre pays. En 2007, la biomasse représentait 71% de la production totale d’énergie renouvelable (comprenant la chaleur, l’électricité et les carburants) et 5% de la consommation finale d’énergie France.


I. Définition de la biomasse

La biomasse est une source d’énergie permettant la lutte contre le réchauffement climatique, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Le terme de biomasse recouvre l’ensemble des matières organiques susceptibles de devenir des sources d’énergie. Celles qui proviennent des plantes constituent une forme de stockage de l’énergie solaire. Elles peuvent être utilisées directement (comme le bois), après une méthanisation de la matière (comme le biogaz), après de nouvelles transformations chimiques (comme le biocarburant) ou encore pour le compostage.

La combustion de la biomasse s’accompagne d’émissions polluantes qui ne doivent pas dépasser un certain seuil, selon la règlementation en vigueur.

L’énergie tirée de la biomasse peut, dans la plupart des cas être considérée comme une énergie renouvelable. Ainsi, avec 30,7% du total mondial, les Etats-Unis sont les premiers producteurs d’électricité à partir de la biomasse, devant l’Allemagne et le Brésil qui ne produisent que 7.3% de ce total.


II. Composition de la biomasse

Trois procédés de valorisation correspondent aux trois composés principaux de la biomasse :
- la biomasse lignocellulosique (constituée par le bois, les résidus verts, la paille, la bagasse de canne à sucre et le fourrage) dont la valorisation se fait plutôt par voie sèche ;
- la biomasse à glucide (composée par les céréales, les betteraves sucrières et les cannes à sucre) dont la valorisation se fait plutôt par fermentation ou par distillation ;
- la biomasse oléagineuse (composée par le colza et le Palmier à huile) qui peut être utilisée comme carburant.


III. Usages de la biomasse

- Le cas du bois : l’énergie chimique est libérée par combustion sous forme de chaleur et utilisée directement pour le chauffage ou pour produire de l’électricité.
- La conversion biologique : le biogaz (effluents gazeux, méthane, fermentation de matières organiques contenues dans les décharges et les stations d’épuration), via sa combustion, peut produire de la vapeur et de l’électricité ou peut être utilisé directement dans des moteurs à gaz pauvres.
- Le compostage (procédé biologique simple et naturel par lequel la matière organique se décompose sous l’action de micro-organismes) : il permet d’obtenir un amendement organique riche en composés fertilisants et représente une solution efficace pour mettre en valeur ce qui est biodégradable et qu’on retrouve dans une proportion de plus de 40% dans l’ensemble des matières résiduelles.
- L’énergie solaire thermique : elle permet de chauffer de manière écologique.
- Le panneau solaire et l’énergie photovoltaïque : ils constituent une réelle source d’électricité.
- La géothermie : elle extrait la chaleur de l’environnement extérieur pour la restituer dans l’habitation.


IV. Avantages de la biomasse.

Ces énergies sont perçues comme des énergies propres.
L’utilisation de ces ressources renouvelables permet :
- de diversifier les sources d’approvisionnement en matériaux, en base chimique et en énergies ;
- de réduire les émissions de polluants (comme le gaz à effet de serre) ;
- de préserver les ressources fossiles épuisables (comme le pétrole ou encore le gaz naturel) ;
- d’accompagner les politiques publiques touchant à l’emploi, à l’aménagement du territoire, à la diversification de l’agriculture et au rattachement des déchets.



V. Inconvénients liés à l’utilisation de la biomasse.

L’utilisation de la biomasse pose cependant certains inconvénients, et notamment, la déforestation, les problèmes de pollution atmosphériques liés à la combustion du bois, les problèmes pulmonaires des habitants que peuvent entraîner l’utilisation du bois et du charbon de bois dans les foyers domestiques mal ventilés.
Par ailleurs, le compostage libère de grandes quantités de méthane dont le pouvoir réchauffant est 21 fois plus élevé que celui du CO2.
Ainsi, le rendement des diverses énergies est très faible. Le plus important problème est que la biomasse n’est pas éternelle. Lorsqu’elle est exploitée de manière naturelle, la biomasse est peu menacée. Cependant, lorsqu’il s’agit d’une biomasse cultivée ou d’une surexploitation massive comme la déforestation déraisonnable, la production d’une telle énergie peut rapidement avoir de lourds impacts environnementaux.


VI. Rôle de l’ADEME

La valorisation de la biomasse est l’exploitation de l’ensemble des végétaux d’origine agricole ou forestière de la planète. Parce qu’elle s’inscrit dans une démarche de développement durable, la valorisation des végétaux d’origine agricole ou forestière (biomasse végétale) est soutenue par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie).
L’ADEME soutient et accompagne une valorisation accrue de la biomasse, en privilégiant des grands axes de travail : la mobilisation et l’utilisation renforcées des ressources de bois-énergie ; la valorisation des déchets organiques (les bio déchets) dans le secteur agricole et agroalimentaire ; le développement des voies de valorisation du biogaz ; la recherche pour la recherche et le développement des biocarburants ; la valorisation du bois comme matériau de construction ; et, les applications chimiques et énergétiques des molécules et matériaux d’origine végétale (les bioproduits).

Dans tous ces secteurs, l’ADEME effectue une sorte de compromis entre les priorités de politique publique, les sources de connaissance (la recherche et le développement) et les besoins des milieux socio-économiques et des régions. Par ailleurs, elle participe à l’élaboration de programme de développement en partenariat avec l’ensemble des acteurs concernés et en s’appuyant sur les nombreux réseaux de collaboration et d’échange en Europe.

Enfin, à côté de ces activités, l'ADEME assure la conduite des opérations de maîtrise d'ouvrage sur les sites pollués à responsables défaillants suite aux décisions prises par l'Etat qui lui confie ces interventions (depuis la Circulaire du 7 juin 1996). Dans ce cadre, l'ADEME mène en régime annuel plus de 55 interventions.
Ces interventions portent sur des opérations très diverses telles que la surveillance de milieux ou encore la maintenance d'installations de dépollution.
L'ADEME assure également l'animation et le soutien à des travaux de recherche et développement ; le conseil et le soutien des acteurs et responsables de sites pollués ; et enfin, le conseil et la participation à des échanges nationaux et internationaux.