Le charbon organique non polluant à partir de déchets ménagers semble être une solution innovante dans la lutte contre la déforestation pour certains pays du continent Africain tel que le Sénégal ou encore Le Cameroun.
Ce charbon vert s’obtient par la transformation des ordures ménagères biodégradables comme les feuilles de mais, les épluchures de plantains et les déchets de rotin. Les déchets sont par la suite séchés durant une période de deux jours maximum, et brûlés pour obtenir de la poudre noire.  Cette poudre issue de la carbonisation est mélangée avec de l’eau et un produit nommé «Kaolin » qui est une argile blanche utilisée notamment dans la fabrication de la porcelaine pour que le charbon puisse être compacté.
Cette initiative est saluée par les spécialistes des questions environnementales qui selon eux émet deux fois moins de gaz à effet de serre que le charbon de bois.
En effet, dans un continent tel que l’Afrique ou le charbon de bois représente la principale source d’énergie domestique comme dans la Région de Douala au Cameroun où 79% des personnes utilisent du bois comme première source d’énergie. C’est ainsi que des centaines de millions de foyers dans les pays en développement utilisent quotidiennement du bois, ou du charbon de bois. Selon des experts à la conférence scientifique internationale de "Notre avenir commun face au changement climatique", tenue à l’Unesco à Paris au début du mois, l'Afrique dépendra encore pour longtemps du bois et du charbon comme sources d’énergie pour la cuisson.
La production du charbon est un enjeu majeur du continent Africain, l’Afrique de l’Est, avec un volume annuel avoisinant les 14 millions de tonnes par an, est le plus grand producteur sur l’ensemble du continent. Elle est suivie par l’Afrique de l’Ouest, dont la capacité annuelle est estimée à plus de 10 millions de tonnes, l’Afrique australe, l’Afrique centrale et l’Afrique du Nord confondues totalisent près de 8 millions de tonnes de production de charbon par an. La filière à elle seule génère, sur le continent, près de 12 milliards de dollars de revenu total, avec plus 12 millions d’emplois à l’horizon de 2030. Les énergies renouvelables doivent donc s’inscrire dans ce secteur.
La difficulté qui se pose est que le charbon est l’une des sources majeures des problèmes environnementaux qui touchent principalement les pays en développement en étant la principale source d’énergie, la production des fumées toxiques par la consommation du charbon nuit gravement à la santé. Et les conséquences sur la santé sont très lourdes puisqu’elle provoque 800 000 à 2 millions de décès par an selon une étude menée par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture).
En outre des problèmes liés à la santé, le charbon de bois engendre une forte déforestation ce qui porte atteinte au bon équilibre de la biodiversité. Le bois qui est nécessaire à la production de charbon est prélevé directement dans les forêts, pour illustration, au Sénégal, 40 000 hectares sont rasés chaque jour pour en tirer du bois destiné à la consommation domestique.
Face à ses difficultés, le charbon vert qui est a priori un processus simple et peu couteux semble être une alternative qui s’inscrit dans une démarche de développement durable et de la protection de l’environnement. Cette fabrication fait baisser les coûts de production du charbon de bois puisqu’il s’avère être moins cher au kilo et ne coûte donc que 500 Francs CFA (0,8 centime d’euros) contre 1000 francs CFA soit 0,16 centime d’euros en sachant que certains pays du continent africain ont un niveau de vie moins élevé qu’en Europe notamment pour les habitants de Douala au Cameroun, le revenu mensuel s’élève à seulement 50 000 francs CFA soit 76 euros.