Depuis plusieurs années, une recrudescence de la pollution atmosphérique en France et plus particulièrement en région parisienne s’est faite ressentir. Le pic de pollution enregistré mi-décembre s’est distingué de par son intensité et son prolongement. Cette pollution s’est traduite par la présence de plus de 50 microgrammes de particules fines par mètre cube d’air. Ainsi, le seuil d’information a été dépassé.

En réaction à l’urgence de la situation, la Maire de Paris, Anne Hidalgo a lancé en mars 2014 la circulation alternée en cas de pic de pollution. Cette mesure revient à autoriser uniquement la circulation des véhicules ayant une plaque d’immatriculation pair les jours pairs et inversement. Cette mesure a également été appliquée aux villes de Lyon et Grenoble. L’arrêté préfectoral du 7 décembre 2016 a reconduit cette mesure à Paris et 12 communes de la petite Couronne.

Face à un tel danger pour l’environnement et la santé publique, quel est le degré d’efficacité des mesures prises par les pouvoirs publics au niveau local ?

Les mesures ont eu des effets positifs sur la qualité de l’air. En mars 2014, une baisse moyenne du trafic de 18% sur Paris a été enregistrée. Si la mesure ne réduit pas à néant la présence de particules fines dans l’air, elle permet une amélioration plus rapide de la qualité de l’air face à une hypothèse où il y aurait une absence totale de mesures.

Les mesures prises, bien que parfois mal reçues par les automobilistes (le 6 décembre 2016, 1746 procès-verbaux enregistrés), permettent néanmoins une sensibilisation des automobilistes. La gratuité des transports en parallèle permet également de favoriser l’utilisation des transports en commun. Ces mesures visent à responsabiliser les citoyens face à leur empreinte écologique. Cependant, le nombre encore trop élevé d’exceptions ne permet pas un réel désengorgement des grandes agglomérations.

Cependant, malgré les mesures prises, la multiplication des pics de pollution pousse les pouvoirs publics à adopter des mesures plus contraignantes pour les citoyens. Le 16 janvier 2017, Ségolène Royal, ministre de l’environnement, rend obligatoire les vignettes qui établissent une classification du caractère polluant des véhicules, mesure déjà en place à Lyon et Grenoble.