En matière de lutte contre la pollution des milieux aquatiques par les micropolluants, des mesures avaient été prises dès 2008. Ainsi, trois plans avaient été lancés.

Tout d’abord, le plan national de lutte contre les polychlorobiphényles (PCB). Il s’agit de produits chimiques organiques chlorés employés pour leur grande stabilité thermique et leurs caractéristiques électriques. Notamment utilisés en tant qu’isolants électriques pour les transformateurs et condensateurs par exemple, ces produits se sont rapidement avérés dangereux et nocifs pour l’environnement ainsi que pour l’homme et sa santé.

C’est pourquoi, des mesures avaient été prises aussi bien à l’échelle européenne qu’internationale afin de réduire l’exposition de la population aux PCB avec notamment la fixation, dès 2006, des teneurs maximales européennes à ne pas dépasser dans les denrées. Cependant, malgré cela, le constat était sans appel, des dépassements étaient fréquents dans les poissons d’eau douce de plusieurs cours d’eau. Ainsi, face à ces observations et compte tenu de l’enjeu sanitaire et environnemental, un plan interministériel sur les PCB a été officiellement lancé le 6 février 2008. Ce dernier est arrivé à échéance en 2015.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, la lutte contre l’exposition des milieux aquatiques par les PCB est faite dans le cadre du plan micropolluants récemment lancé et prévu pour la période de 2016-2021.

Avant ce plan micropolluants 2016-2021, un autre plan national sur les micropolluants a existé pour la période 2010-2013 ainsi qu’un plan national sur les résidus de médicaments, arrivé également à expiration en 2015.
Ces plans étant arrivés à terme, un plan unique a vu le jour et à été lancé il y a peu par Madame Ségolène Royal, Ministre de l’écologie, de développement durable et de l’énergie.

Il s’agit du « plan national micropolluants » élaboré pour la période 2016-2021. Son objectif est de réduite les émissions de polluants et ainsi préserver la qualité des eaux, la biodiversité et la santé humaine.
Un micropolluant peut être défini comme une substance indésirable détectable dans l’environnement à très faible concentration.

Plusieurs types d’eaux sont concernés par ce plan. En effet, sont protégées les eaux de surface continentales et littorales, les eaux souterraines, le biote, les sédiments et les eaux destinées à la consommation humaine.

Le plan national micropolluants 2016-2021 répond à des enjeux divers mais tous autant importants les uns que les autres et vise trois objectifs principaux.
Développons dans un premier temps, les objectifs ambitieux d’un tel projet. Tout d’abord, le plan vise à réduire les émissions de micropolluants présents dans les eaux et milieux aquatiques, et ce, dans les plus brefs délais. Pour cela, il est prévu de limiter les émissions set rejets de micropolluants provenant de différentes sources. Il peut s’agir de collectivités, d’établissements industriels, de soin, agricoles… Des campagnes de sensibilisation sont également prévues.

Ensuite, un autre objectif de ce plan consiste à consolider les connaissances des rejets de micropolluants, à prédire leur présence dans les eaux et les milieux aquatiques ainsi qu’à évaluer efficacement les impacts des micropolluants sur l’état des ressources et les effets sur la santé et la biodiversité.
Enfin, un troisième objectif va résider dans l’élaboration des listes de polluants sur lesquels une action est nécessaire. Pour cela, il sera prévu de hiérarchiser les molécules selon les besoins de connaissance environnementale, les risques de non atteinte du bon état des milieux ou encore la nécessité et la faisabilité de réduction des émissions de micropolluants.

Par ailleurs, ces objectifs sont d’autant plus ambitieux qu’ils visent à répondre à des enjeux contemporains de taille. En effet, les enjeux sont aussi bien environnementaux (les micropolluants sont susceptibles d’être toxiques), sanitaires (la protection de l’eau potable est indispensable) et économiques (réduire les micropolluants permettrait de limiter les coûts de traitement des eaux touchées).

Ainsi, ce plan national micropolluants 2016-2021 puise sa force dans les bases de plans antérieurs tout en s’adaptant aux enjeux et aux données du moment. Reste à vérifier sur le long terme son application afin de pouvoir mesurer ses résultats et s’assurer d’une protection effective de l’environnement et de la biodiversité.