Dans l'UE, l'Allemagne est le pays qui recycle le plus et a déjà atteint l'objectif pour 2030, selon Eurostat. Les taux de recyclage varient énormément au sein de l'UE. Il semblerait que Chypre, la Lettonie, la Lituanie et la Bulgarie soutiennent déjà l'opposition de Berlin. De leur côté, le Royaume-Uni, l'Italie, la Finlande et la Grèce pourraient être convaincus.

La position de l'Allemagne pourrait être de mauvais augure pour le reste du paquet, qui comporte six propositions législatives sur les décharges, les déchets, les emballages, les véhicules en fin de vie, les piles et accumulateurs et les déchets électroniques. Les objectifs de réduction des décharges sont un exemple de mesure controversée, qui déplaît particulièrement à certains États d'Europe de l'Est.
Des objectifs plus élevés ne sont pas uniquement une nécessité écologique, mais contribueraient certainement à la concrétisation de l'économie circulaire, en apportant à la fois une protection de l'environnement et une création d'emplois.

Il est également nécessaire d'établir des objectifs pour encourager le recyclage, spécialement dans les pays de l'Est, où il y a peu d'infrastructures de collecte et de traitement des déchets.
Dans le secteur du PVC, un programme de volontariat a permis de recycler 500.000 tonnes à ce jour. L'objectif du projet est d'atteindre les 800.000 tonnes d'ici 2020.
Tetra Pak, fabricant d'emballages alimentaires suédois, est également en faveur des objectifs et même d'une interdiction de mettre à la décharge les produits recyclables, comme les cartons de boisson.
La Commission a déjà abaissé les objectifs pour 2030 de 5 % après avoir réécrit le paquet initial, préparé par la Commission Barroso. Ce premier paquet de propositions a été supprimé en 2014 dans le cadre de la stratégie de « mieux légiférer »menée par le vice-président de l'exécutif, Frans Timmermans.

La suppression des propositions, à laquelle s'opposaient pourtant les ministres de l'Environnement, a notamment été décidée afin de créer un paquet qui serait acceptable pour les États membres. Le Conseil des ministres et le Parlement européen peuvent tous deux modifier les propositions de loi, mais devront tomber d'accord sur une version du paquet avant que celui-ci n'entre en vigueur.
Les eurodéputés semblent prêts à rehausser l'objectif de recyclage à son niveau initial, 70 % d'ici 2030, ce qui causerait des négociations difficiles avec le Conseil.
La Slovaquie, qui est en ce moment à la présidence tournante de l'UE, espère finaliser le paquet avant la fin de sa présidence, en décembre. Le taux de recyclage municipal en Slovaquie est de 6 %.

Le document allemand remet en question la méthode de calcul mise en avant par les fonctionnaires européens. Berlin souhaite qu'une autre méthode soit mise en place, mais qu'elle soit uniquement utilisée à des fins de récolte de données pendant au moins trois ans. Ce n'est qu'après cette période que la Commission devrait décider d'introduire des objectifs ou non, estime l'administration allemande.
Une solution possible à la question des objectifs serait d'introduire la nouvelle méthode de calcul, afin de l'évaluer sur la base des provisions existantes et de rassembler des données et de l'expérience, afin de déterminer la situation actuelle dans les États membres, précise le document. Grâce à l'expérience ainsi acquise, la Commission pourra présenter des propositions d'objectifs trois ans après l'entrée en vigueur de la directive amendée.
L'Allemagne et le Danemark soutiennent une méthode selon laquelle un taux de perte standard est fixé par le recycleur. Ce pourcentage, qui représente les déchets perdus dans le processus, est déduit des chiffres de recyclage.
Ce taux varierait donc entre les États membres. La Commission est cependant pour une mesure plus harmonisée, fondée sur le volume de déchet entrant dans le processus de recyclage.

Le paquet sur l'économie circulaire avait pour objectif de rendre le recyclage plus systématique et de renforcer les règles sur l'incinération et les décharges.
Le premier paquet sur l'économie circulaire comprenait six projets de loi sur le gaspillage, les emballages, les décharges, les véhicules en fin de vie, les piles et les accumulateurs et les déchets électroniques.
Un nouvelle proposition est présentée en mars 2015, les objectifs 2030 pour le recyclage des déchets d'emballage et des déchets municipaux. Le nouvel objectif pour les déchets municipaux est de 65 % alors que le précédent était de 70 % et celui des déchets d'emballage est passé de 80 à 75 %.

Ce paquet est beaucoup plus ambitieux que le précédent parce qu'il tient compte du cercle entier, alors que le précédent ne se penchait que sur les déchets
La Commission souhaite particulièrement insister sur son objectif de réduction de 10 % des décharges d'ici 2030. Le paquet initial ne mentionnait qu'un objectif non contraignant de 25 % d'ici 2025. Il comprenait cependant également une interdiction totale de mise en décharge des déchets recyclables ou dégradables.