L’éolien offshore consiste en l’installation d’éoliennes en mer dans le but de convertir la force du vent en électricité. Si cette technique se développe un peu partout en Europe, la France est un peu en retard mais compte tout de même deux appels d’offres permettant de lancer la planification de 6 parcs éoliens en 2014 qui devraient voir le jour entre 2018 à 2023. Cependant, de nombreuses associations de protection de l’environnement s’opposent à ces projets considérant que ces parcs constituent une pollution visuelle inacceptable. L’éolien offshore, déjà fortement contesté par l’opinion publique, se voit également remis en cause par le désengagement du géant AREVA au projet, le 15 septembre dernier.

En 2014, deux appels d’offres, lancés par le Gouvernement, ont permis de d’engager la planification de 6 parcs éoliens offshore en France, pour une puissance totale de près de 3 000 mégawatts. Cela répond aux objectifs du Grenelle de l’environnement d’atteindre 6000 mégawatts d’ici 2020.

Trois parcs éoliens devraient être installés à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique (480MW), à Courseulles-sur-Mer dans le Calvados (450 MW) et à Fécamp en Seine-Maritime (498 MW). A l’occasion de ce projet, EDF s’est associé à ALSTOM pour développer une éolienne offshore de 6MW. Ces trois parcs devraient entrer en service entre 2018 et 2020.

Un quatrième projet de parc est prévu à Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor et a été attribué au consortium Ailes Marines SAS, porté par Iberdrola et AREVA. Ce projet devrait permettre l’installation de 100 éoliennes de 5MW de 2018 à 2020. Enfin, les deux derniers projets devraient être installés au large du Tréport en Seine-Maritime (496 MW) et entre l’Ile d’Yeu et de Noirmoutier en Atlantique (496MW).

Ces projets sont fortement contestés, un groupe de sept associations de protection de la nature ( L’association locale de Protection du site des petites dalles, la Fédération Environnement Durable, Belle Normandie Environnement, le réseau Vent de colère, ainsi que de la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France, Robin des Bois et Cap littoral) a d’ailleurs déposé un recours devant la Cour administrative d’appel de Nantes le 8 août 2016 contre le projet de parc prévu à Fécamp-Etretat. Les associations disent avoir déposé ce recours « contre l’absurdité de ce projet pharaonique de 83 éoliennes géantes de 175 m de haut ». C’est le second recours contre un parc éolien en mer enregistré après celui déposé fin juillet contre le parc prévu à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

A côté de ces oppositions, AREVA, fortement investi dans les projets de parcs éoliens, se retire des projets d’éolien offshore. Le géant a indiqué avoir exercé son option de cession à l’Espagnol Gamesa de sa participation dans Adwen, sa filiale dédiée à l’éolien offshore. La vente d’Adwen a lieu quelques semaines après la communication du nouveau prototype d’éolienne AD 8-180, la plus grosse turbine sur le marché (8 MW) et disposant de la plus longue pâle (88 m) au monde, confirmant le positionnement haut de gamme de la compagnie. La course à la puissance des turbines est un des jalons de réduction des coûts élevés de l’éolien en mer car cela signifie moins de machines à puissance égale. En France, l’entreprise affiche un portefeuille de projets en cours de 1 400 MW répartis sur trois parcs. Areva assure que : « Gamesa a connaissance des engagements souscrits par Adwen au titre des appels d’offres portant sur les installations éoliennes de production d’électricité en mer en France métropolitaine. Ces engagements resteront portés par Adwen », confirme le groupe français au bord de la faillite.

Un coup dur pour l’éolien offshore en France qui semble être mis en suspend alors que l’atteinte des objectifs du Grenelle de l’environnement semble s’éloigner…