Grâce à ce programme seul, la Chine aurait déjà répondu à l’augmentation annuelle de la demande en énergie du pays entière. Malgré tout, l’Agence rappelle que la Chine a construit tellement de sources d’énergie à partir du charbon qu’elle ne les met en marche que 15 % du temps. Le problème est que les stations d’énergie avec générateurs au charbon ont un accès prioritaire sur le réseau. Un des porte-parole de l’IEA a affirmé à la BBC que : « cette belle annonce à propos de l’éolien cache le problème puisque 2015 et la première moitié de 2016 ont témoigné de records d’installations de centrales au charbon ».
« La Chine a dorénavant une surproduction claire. Dans la province de Gansu, 39 % de l’énergie éolienne a dû être coupée pour un manque de demande du réseau ». Pour référence, la ferme éolienne moyenne européenne se voit arrêtée entre 1 à 2 % du temps dans l’année. Il estime que « la position de la Chine est clairement insoutenable à terme. Elle aura besoin de fortes décisions politiques, incluant l’extension du réseau et l’arrêt des centrales d’énergie à charbon les plus vieilles et inefficientes ».
Les médias du pays ont rapporté sa volonté d’imposer un moratoire sur toute nouvelle centrale à charbon jusqu’à 2018. L’IEA fait état de quelque 30 000 MégaWatts d’énergie éolienne nouvellement installée en 2015, en partie grâce à un mouvement de masse conduit par le gouvernement chinois qui a rendu les secteurs concurrents moins attractifs. La construction a ralenti en 2016 mais seulement à la cadence d’une turbine par heure. Steve Sawyer, du Global Wind Energy Council, a affirmé que « la capacité de la Chine à pousser le secteur éolien (et solaire maintenant) est véritablement hors pair ». « C’est sans surprise que la capacité du réseau chinois n’ait pas progressé à la même cadence pour intégrer cette nouvelle énergie renouvelable variable ; pour faire évoluer cette situation, la Chine a besoin de rapidement progresser dans la réforme de son marché à l’électricité ».
Elle a déjà montré que ses objectifs dans le domaine de l’énergie et du climat sont totalement atteignables. Le gouvernement aurait apparemment surestimé l’augmentation de la demande en électricité de ses administrés, qui a augmenté de 0,5%, corollaire certain au ralentissement de sa croissance. Ses industries sales ont fermé ou améliorent leur effectivité énergétique. C’est d’ailleurs cette baisse de la demande et l’augmentation de son secteur renouvelable qui ont poussé la Chine a ratifier l’Accord de Paris la semaine dernière. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères a d’ailleurs annoncé que « La Chine a fait de gros efforts dans les zones incluant la réduction des émissions, la protection environnementale et le développement d’énergies renouvelables et durables ». Il ajoute que « La communauté internationale reconnaît notre rôle exemplaire dans la lutte contre le changement climatique. Je vous assure que la Chine est déterminée à continuer sur ce chemin de développement vert et durable. Cela sert également au développement de la Chine ».
Cependant, la Chine semble engoncée dans ce que Lauri Myllyvirta, de Greenpeace en Chine, appelle : « la bulle charbon ». Elle a déjà suffisamment de sources d’énergies fonctionnant au charbon et pourtant, elle continue d’en construire de nouvelles (1 par semaine selon l’ONG). Cela complique la transition vers une énergie propre puisque les compagnies rongent leur frein à attendre une demande qui ne vient pas. C’est un gâchis massif de ressources qui pourraient être dépensées dans le développement d’une énergie plus propre. Dans sa revue globale de l’investissement dans l’énergie, l’IEA a annoncé que le système énergétique avance peu à peu vers une énergie efficiente et à bas carbone, mais les investissements dans les technologies de production d’énergie clé doit être multiplié par 3 si l’on veut atteindre les objectifs fixés par le sommet de la COP21.