Cela va bientôt faire un an que la COP 21 a eu lieu à Paris. A l’issue de cet événement planétaire et des négociations qui se sont tenus en décembre 2015, l’accord de Paris a vu le jour. Il s’agit du premier accord sur le climat. Il a été approuvé par l’ensemble des 195 délégations présentes à la COP 21.

A noter que la signature de l’accord est possible du 22 avril 2016 au 21 avril 2017 au siège des Nations unies à New York. Dès le 22 avril 2016, jour de la Terre, 175 parties (174 pays ainsi que l’Union européenne) ont signé l’accord. De plus, 15 pays ont également déposé leurs instruments de ratification.

Rappelons que l’accord de Paris n’entrera en vigueur que lorsque 55 pays responsables ensemble d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre l’auront ratifié. Or, dans la plupart des Etats, la consultation des parlements nationaux est nécessaire avant de procéder à la ratification, ce qui peut prendre du temps selon les pays. Par exemple, pour l’Union européenne qui constitue une entité à part regroupant en son sein Etats membres, elle devra attendre que l’ensemble de ses Etats ratifient le texte pour déposer à son tour ses instruments de ratification.

Avant d’analyser quelque la situation actuelle quant aux signatures et/ratifications des pays, il est important de revenir sur le texte en lui-même que constitue l’accord de Paris, notamment sur ses particularités et ses innovations.
En effet, l’accord de Paris est, tout d’abord, le premier texte élaboré par l’ensemble des pays de la planète. Le texte joue sur la transparence pour attirer les ratifications. Aucune amende ou mesure de rétorsion ne sont prévues dans l’accord de Paris, mais tout de même une obligation, plus qu’un devoir pour chaque pays, celle de soumettre régulièrement ses objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre (GES) à des grilles de renseignements et d’analyses.

L’accord de Paris prévoit de contenir le réchauffement climatique « bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et si possible de viser à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C ». A noter que cet objectif est plus ambitieux que le projet d’accord initial.

Rappelant le principe des « responsabilités communes mais différenciées » de 1992, l'accord souhaite que « les pays développés continuent de montrer la voie en assumant des objectifs de réduction des émissions en chiffres absolus ». Les pays en développement, eux « devraient continuer d’accroître leurs efforts d’atténuation eu égard aux contextes nationaux différents ».

Qu’en est-il aujourd’hui ? Quels sont les pays qui ont ratifié l’accord de Paris à ce jour ?
Les ratifications des Etats-Unis et de la Chine, les deux puissances les plus polluantes au monde ont fait grand bruit le 3 septembre 2016. En outre, le 21 septembre dernier, la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat se poursuit et progresse avec la ratification de 31 pays lors d’une cérémonie organisée en marge de l’Assemblée générale de l’ONU (Organisation des Nations Unies) par le secrétaire général de l’organisation, Ban Ki-moon.

Ainsi, ce mercredi 21 septembre 2016, 31 pays ont remis à New York leurs instruments de ratification. Parmi ces Etats figurent l’Argentine, le Mexique, le Brésil, mais aussi Singapour, la Thaïlande, le Bangladesh et les Emirats arabes unis. Le Maroc, pays hôte de la prochaine conférence internationale sur le climat qui se déroulera du 7 au 8 novembre 2016 à Marrakech ont également ratifié l’accord de Paris ce 21 septembre.

Avec ces ratifications en masse de 31 pays, le nombre d’Etats ayant ratifié l’accord de Paris se monte à 60. Cependant, cet ensemble ne constitue que 48% des émissions mondiales alors qu’il faut atteindre un seuil de 55% pour que le texte entre en vigueur. Selon les projections émanant du World Resources Institute (WRI), adossées aux intentions de ratification formulées par les Etats, 97 parties pourraient rejoindre l’accord de Paris d’ici la fin de l’année 2016 et couvrir ainsi près de 67% des émissions de gaz à effet de serre.

Cette annonce accompagnée de la vague de ratification du 21 septembre dernier laisse présager un riche avenir pour l’accord de Paris et en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. C’est une excellente nouvelle pour la planète. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il reste encore beaucoup à faire aussi bien en ce qui concerne la ratification d’autres Etats à l’accord de Paris mais également au regard des engagements des pays de réduire leurs émissions afin de parvenir à l’objectif fixé de zéro émission nette d’ici à la moitié du siècle. Cela éviterait alors les pires conséquences du changement climatique pour notre planète.