L'article 13 § 2, du règlement (CE) n°1907/2006 dispose que les méthodes d'essai utilisées pour produire des informations sur les propriétés intrinsèques des substances requises par ce règlement sont régulièrement revues et améliorées en vue de réduire les essais sur des animaux vertébrés et le nombre d'animaux utilisés. Lorsque des méthodes d'essai appropriées et validées deviennent disponibles, il convient de modifier le règlement (CE) n° 440/2008 de la Commission et les annexes du règlement (CE) no 1907/2006, le cas échéant, afin de remplacer, de réduire ou d'améliorer les essais sur les animaux. Le règlement (CE) n° 440/2008 de la Commission du 30 mai 2008 établit des méthodes d'essai conformément au règlement (CE) n° 1907/2006 du Parlement européen et du Conseil concernant l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances (REACH).
Lorsque les méthodes d’essais sont révisées, il est nécessaire de prendre en considération les principes de remplacement, de réduction et de raffinement, consacrés dans la directive 2010/63/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques.
Conformément à ces dispositions, les méthodes d’essai ont été révisées afin de réduire les tests pratiqués sur des animaux vertébrés.
L’annexe VII du règlement (CE) n° 1907/2006 du 18 décembre 2006 a été modifiée par le règlement 2016/1688 du 21 septembre 2016, en son point 8.3 .
L’annexe VII du règlement concerne les exigences en matière d’informations standard pour les substances fabriquées ou importées en quantité égales ou supérieures à un tonne. Le point 8 concerne les informations toxicologiques délivrées. Selon le règlement (CE) n°1907/2006, l’évaluation de la sensibilisation cutanée comprenait l’analyse de données humaines, animales notamment, et la réalisation d’essais in vivo. La réalisation d’essais in vivo n’était pas nécessaire lorsque les informations disponibles indiquaient que la substance pouvait être classée comme sensibilisante pour la peau ou corrosive, lorsque la substance était un acide fort (pH < 2,0) ou une base forte (pH > 11,5), et lorsque la substance était inflammable dans l'air à température ambiante.
L'essai de stimulation locale des ganglions lymphatiques de Murins (ELGL) est la méthode privilégiée pour les essais in vivo. Ce n'est que dans des circonstances exceptionnelles qu'un autre essai doit être utilisé. L'utilisation d'un autre essai est à justifier dans ce cas.

Le règlement n° 2016/1688 du 21 septembre 2016 modifie ce point. Il distingue désormais l’évaluation de la sensibilisation cutanée, l’évaluation de la sensibilisation cutanée in vitro et in chemise, et l’évaluation de sensibilisation cutanée in vivo.
Une étude in vivo ne doit être réalisée que si les méthodes d'essai in vitro/in chemico ne sont pas applicables, ou si les résultats de ces études ne permettent pas de procéder à la classification et à l'évaluation des risques.
Ces exigences ne seront prises en compte que pour les études de sensibilisation cutanées menée ou initiées après le 11 octobre 2016.
Les évaluation de sensibilisation cutanée, sont utilisées afin d’obtenir des informations permettant de déterminer si la substance est un sensibilisant cutané et s’il peut être présumé qu'elle est susceptible d'entraîner une sensibilisation importante chez l'être humain (catégorie 1A). Une évaluation des risques est réalisée s’il y a lieu.
Les informations obtenues par des méthodes d'essai in vitro/in chemico portent suivant la sensibilisation cutanée, sur l’interaction moléculaire avec les protéines de la peau, la réaction inflammatoire dans les kératinocytes, et l’activation des cellules dendritiques. Si des informations sont obtenues par des méthodes d'essai portant sur un ou deux des essais pré-cités, permettant la classification et l'évaluation des risques, des études portant sur les autres essais ne doivent pas nécessairement être réalisées.
Ces essais ne sont pas nécessaires si les méthodes d’essai in vitro et in chemico disponibles ne s'appliquent pas à la substance ou ne permettent pas de procéder à la classification et à l'évaluation des risques.
Une étude de sensibilisation cutanée in vitro ou in chemico, et in vivo ne sont pas nécessaires si la substance est classée comme corrosive pour la peau (catégorie 1), si la substance est un acide fort (pH < 2,0) ou une base forte (pH > 11,5), et si la substance est spontanément inflammable à l'air ou au contact de l'eau ou de l'humidité à température ambiante.