Avant de se retrouver dans nos aquariums, les poissons exotiques sont pêchés dans nos océans et principalement dans le Pacifique ouest. Si cette pêche n’est pas en soit interdite, certaines méthodes utilisées sont illégales, c’est le cas de la pêche au cyanure et de la pêche à l’explosif. Des techniques lourdes de conséquences pour l’écosystème marin…

En effet, en Indonésie et aux Philippines, principale zone de pêche, les pêcheurs recourent à une technique interdite et dangereuse : la pêche au cyanure. Le cyanure est un composé chimique fait d’un assemblage d’un atome d’azote (N) et de carbone (C). Il existe différents dérivés du cyanure et dans le cas de la pêche c’est le cyanure de sodium (NaCN) qui est le plus couramment utilisé. Ce produit est également utilisé dans l’exploitation de minerai et notamment de l’or.

Le cyanure peut avoir pour effet de provoquer la mort par asphyxie, en empêchant la respiration au niveau des cellules. Dans le cas de la pêche de poissons exotiques, le but est d’étourdir l’animal pour pouvoir le capturer en toute simplicité. Cette technique est très efficace puisqu’elle permet de d’obtenir dix fois plus de prises qu’avec un simple filet. En 40 ans, on estime qu’un millier de tonne de cyanure a été déversé dans l’océan.

Cependant, ce procédé est ravageur pour l’environnement. En effet, selon les spécialistes, pour un poisson pêché au cyanure, un mètre carré de corail va mourir, or ce récif corallien est essentiel pour l’écosystème. Les associations de protection de la biodiversité estiment que 20% de l'ensemble des récifs coralliens sont déjà perdus et que 60% sont menacés.

D’autres techniques contribuent à la mise en danger de nos océans, c’est le cas de la pêche à l’explosif. En effet, en Asie et en Afrique cette méthode nécessitant de la dynamite est très courante. Des bombes artisanales sont fabriquées à l'aide de dynamite et de cannettes de boisson vides. L'explosion de ces bombes, déclenchée sur les récifs, peut produire de grands cratères, dévastant 10 à 20 m² de fond marin, entrainant la destruction de grandes portions de corail et des poissons estourbis, gisant à la surface, voir morts.

Des techniques destructrices pour l’écosystème mais difficiles à combattre en raison de la pauvreté des régions où se produit ce ravage et de la forte demande européenne en poissons venus d’ailleurs…