Les parties à la Convention de Hong Kong ont pour objectif «la nécessité de promouvoir le remplacement des matières potentiellement dangereuses utilisées dans la construction et l'entretien des navires par des matières moins potentiellement dangereuses ou, de préférence, des matières qui ne sont pas potentiellement dangereuses, sans compromettre la sécurité des navires, la sécurité et la santé des gens de mer et l'efficacité de l'exploitation des navires ».

Cette gestion des matières dangereuses est cruciale et particulièrement techniques. En effet si certaines matières sont connues comme étant inoffensives/toxiques ; d’autres au contraire ne le sont pas –ou le seront avec l’avancée de la recherche-. Par exemple durant des années l’amiante fut largement utilisée dans de nombreux domaines de la construction, or nous savons à présent que c’est une matière cancérogène et particulièrement dangereuse. Celle-ci est interdite en France depuis 20 ans mais demeure un problème dans certains vieux navire et son traitement est toujours particulièrement dangereux : il nécessite un équipement de protection spécifique et une formation des personnels préalable.

Pour la marine militaire (croiseurs, corvettes…), l’OMI a créé un passeport vert. Celui-ci dresse une liste des substances nocives/toxiques/dangereuses contenues dans un navire de guerre.

Depuis 2012, la Commission européenne impose qu’une liste répertoriant les matières dangereuses à bord soit constituée avant que le bateau ne soit envoyé au recyclage.
Cette liste est effectuée lors d’un audit par un organisme indépendant. Pour un navire neuf il y a quatre visites : visite initiale, visite de renouvellement, visite supplémentaire et visite finale.

Lors de la visite, les auditeurs vont effectuer toute une série de vérification portant à la fois sur la présence des substances dangereuses (les répertorier et les classer) mais également sur leur quantité et les endroits du navire où elles se trouvent.
La visite de renouvellement permet de confirmer les dispositions de la visite initiale voire de modifier certaines informations le cas échéant. La visite supplémentaire est une vérification de sécurité et permet souvent de vérifier que les dispositions sécuritaires concernant les matières dangereuses sont bien prises. Lors de la visite finale l’autorisation de naviguer et de procéder au démantèlement de ces matières est délivrée.
Ces contrôles drastiques sont récents mais nécessaires afin de lutter contre les fraudes mais également de protéger les personnels exposés à ces matières dans le futur. De plus elles simplifient énormément la tâche des chantiers de démolition. Ceux-ci disposent à l’arrivée du navire de nombreuses informations :
- Le type de matières dangereuses présentes à bord
- Leur quantité
- Les endroits où elles se trouvent
- L’autorisation du bateau à circuler avec ces matières à son bord

Cela permet une très bonne organisation du démantèlement et limite les « mauvaises surprises ».