La grande barrière de corail australienne de 345 000 km2, joyau du pays, est inscrite au patrimoine de l’Humanité depuis 1981 et a failli être placée par l’Unesco sur la liste des sites en péril. Déjà menacée par le réchauffement climatique, les ruissellements agricoles, le développement économique ou la prolifération des acanthasters, une étoile de mer qui détruit les coraux, la barrière de corail se voit une nouvelle fois menacée par la possible future construction d’une mine de charbon géante.
En octobre 2015, le Gouvernement Australien a donné son feu vert au projet minier Carmichael, un projet de construction d’une mine de charbon géante du groupe indien Adani Mining dans l’Etat du Queensland, un projet d’une valeur de 16.5 milliard de dollars australien, soit 11.1 milliards d’euros. La mine devrait produire chaque année 60 millions de tonnes de charbon thermique et devrait en parallèle, comprendre la construction de 189 kilomètres de chemin de fer pour acheminer la matière première, ainsi que l’extension du port de charbon déjà existant d’Abbot Point afin de pouvoir décharger les nouvelles cargaisons.
Cette position du Gouvernement Australien a provoqué la colère des écologistes car non seulement la production de charbon va contribuer au réchauffement climatique mondial, mais surtout, la matière première produite devra transiter par un port proche de cet immense récif corallien, ce qui serait une catastrophe pour l’écosystème local.
Face à cela, la Fondation australienne pour la conservation (FAC) avait déposé en novembre 2015 un recours contre ce feu vert gouvernemental, en demandant si le ministère de l’Environnement n’aurait pas dû au préalable évaluer l’impact du réchauffement climatique posé par la combustion du charbon de la mine.
Le 29 aout 2016, la Cour Fédérale ayant traité ce recours a donné sa position et a rejeté le recours formulé par la FAC. La justice va donc dans le sens de la construction de cette mine géante qui serait l’une des plus vastes au monde.
Pourtant, les militants ne baissent pas les bras car des actions en justice sont encore possibles. Kelly O’Shanassy, directeur général de la FAC, énonce que la Fondation ne relâchera pas ses efforts et ajoute également que « Les sondages montrent que les Australiens veulent des récifs mieux protégés, et pas davantage de charbon polluant. Nous ferons tout pour empêcher cette mine ».
Face à cette situation, le groupe indien Adani Mining futur constructeur, a lui salué la décision de la Cour et énonce par un communiqué qu’ « on ne peut nier (…) que les activistes ont eu leur mot à dire ». Enfin, par ce même communiqué, le Groupe énonce que dès que tous les recours juridiques seront épuisés, la construction de cette mine pourra débuter en 2017.
Une nouvelle affaire opposant préservation de l’environnement et intérêts économiques et où le droit se retrouve juge de l’intérêt à faire primer au vu de la législation en vigueur. Une solution juridique définitive est attendue sur ce sujet car cela marquera la position officielle du Gouvernement quant à la préservation de cet immense récif corallien, un trésor environnemental important.