Le concept d’analyse du cycle de vie a été évoqué dès les années 70 dans les travaux de Boustead et Hunt à la fois au Royaume-Unis et aux Etats-Unis. Cependant ce n’est qu’au cours des années 90 que la notion est réellement développée face aux enjeux environnementaux et économiques de plus en plus important avec la mondialisation croissante des échanges et de la production.

L’éco-conception est une pratique relativement récente puisqu’elle voit le jour dans les années 90 en Europe. La notion d’analyse du cycle de vie (ACV) est étroitement liée à la notion d’éco-conception puisqu’elle constitue à la fois une base de travail, un extraordinaire moyen de récolte d’information, de benchmark et également un fil conducteur permettant d’analyser la qualité et la performance d’un produit/secteur.

L'éco-conception est basée sur la reconnaissance du fait que tout produit ou processus a un impact environnemental, qu'il s'agisse de production de biens ou de service. Comme vu précédemment, les raisons poussant une entreprise à introduire le développement durable dans leur processus de développement sont diverses : intérêt économique, éthique, respect des lois et des règlements…

Traditionnellement les chantiers navals ont des préoccupations assez éloignées du développement durable et ce n’est que depuis une petite dizaine d’années que les mentalités et les pratiques ont évoluées. Le cas de la plaisance est d’ailleurs intéressant puisque depuis 2013 certains chantiers navals construisant des bateaux de plaisance -autour en France de l'association Econav soutenue par la Chambre régionale de métiers et de l'artisanat de Bretagne- ont créé et souscrit à la marque "Vague Bleue Eco-conception".

L'éco-conception est une approche de progrès continu qui a pour objectif de mieux respecter l'environnement aux différentes étapes du cycle de vie du navire. Plusieurs procédés y sont ainsi intégrés selon les chantiers navals :

- L’ACV du navire et de ses composantes (de la conception en bureau d’étude à sa construction, sa vente, son exploitation et sa déconstruction).
- Une étude du comportement de l’acheteur (armateur, compagnie de ferries…) et de ses valeurs éthiques et environnementales (Charte de l’environnement, respect de la législation…)
- Un choix des matériaux de construction du navire porté sur des matériaux et des technologies plus propres, sains et biodégradables.
- Une prise en compte de la consommation du navire tout au long de son cycle de vie : eau, électricité, gaz, carburant…
- Les pollutions diverses occasionnées par le navire durant son cycle de vie : pollution des eaux, de l’air et ses déchets.

Cette approche globale de la construction du navire prenant en compte l’ensemble de sa vie est extrêmement important afin de chiffrer les coûts (construction, entretien, démantèlement) et de proposer le navire le plus propre et éco-responsable possible. De plus l’anticipation de la fin de vie du navire dès sa conception. Ceci est de plus en plus crucial face à l’accroissement du nombre de navires en fin de vie démantelés dans des conditions dramatiques sur les plages d’Asie du Sud.