Le plan de lutte contre les micropolluants 2016-2021 a été lancé par Ségolène Royal, Ministre de l’Environnement, le 8 septembre dernier lors de la première conférence internationale sur les risques liés aux résidus de médicaments dans l’environnement organisée par l’Académie de Pharmacie.

Celle-ci avait pour objectif de réaliser une synthèse des donnés les plus récentes, permettant d’identifier, définir, mesurer, et gérer les risques environnementaux et sanitaires, liés aux résidus de médicaments issus de la pratique médicale dans l’environnement. La mise en place du plan de lutte s’inscrit dans le dernier volet de la conférence.

Avant de développer le plan, quid de la notion de micropolluant. Il s’agit d’agent chimique indésirable, détectable dans l’environnement à très faible concentration. Sa présence est due en très grande partie à l’activité humaine. La problématique liée à ces agents est que même en infimes quantités, ceux-ci sont susceptibles d’avoir des effets néfastes sur tout organise vivant notamment en raison de sa toxicité. De nombreuses molécules ont été identifiées dont certaines sont classées cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR).

Le plan visant à lutter contre ces agents chimiques a été rédigé à partir du bilan des précédents travaux réalisés en la matière à savoir le plan national de lutte contre les polychlorobiphényles (PCB), le plan national sur les micropolluants (2010-2013) ainsi que le plan national sur les résidus de médicament. Ces plans étant arrivé à terme, un nouveau plan unique a été rédigé.

Il a vocation à intégrer toutes les molécules susceptibles de polluer les ressources en eau. Celui-ci pose trois objectifs :
Le premier est de réduire les émissions de micropolluants présents dans les eaux et milieux aquatiques. Afin qu’il soit atteint, deux sous-objectifs sont posés : limiter les émissions et rejets de ces agents chimiques d’une part et d’autre part opérer une sensibilisation la plus vaste possible à la pollution des eaux.

Le second vise à développer les connaissances actuelles pour adapter les mesures de lutte contre la pollution des eaux et préserver la biodiversité. Pour que cette mesure soit atteinte, deux sous-objectifs sont prévus. Il s’agit dans un premier temps d’améliorer la connaissance des rejets et de déterminer la présence des micropolluants dans les eaux et milieux aquatiques et dans un second temps d’améliorer l’évaluation de l’impact des micropolluants sur l’état des ressources et les effets sur la santé et la biodiversité.

Le dernier consiste à planifier les actions à venir en étudiant notamment les risques de non atteinte au bon état des milieux et la possibilité d’amélioration des pratiques.

Avec ce plan, le ministère de l’environnement s’est fixé l’objectif ambitieux de supprimer d’ici 2021 tous les rejets des substances dangereuses prioritaires, suppression exigée au terme de la directive cadre sur l’eau. Ce programme vise également les molécules sur le lesquelles le gouvernement s’est engagé à agir lors de la conférence environnementale : perchlorates, bisphénol A, et molécules de type nitrosamines, parabènes, et phtalates.

Pour atteindre ces objectifs pas moins de trente-neuf mesures ont été fixées. Quinze sont associées au premier objectif, vingt au second et quatre au dernier. Celles-ci concernent tous les acteurs que ce soit les collectivités, le domaine industriel et notamment les ICPE, le milieu hospitalier ou encore l’agriculture.