Selon l’OIT, se sont encore 168 millions d’enfants qui travaillent dans le monde, dans des conditions souvent dangereuses, au lieu d’aller à l’école. Un fléau qui doit être combattu par les gouvernements, mais aussi les entreprises, qui peuvent se voir reprocher, via des chaînes d’approvisionnement de plus en plus complexes, de faire travailler des enfants.
"Il est inacceptable de trouver encore aujourd'hui 168 millions d'enfants au travail dans le monde, dont 85 millions font un travail dangereux", a rappelé Guy Ryder, le directeur de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le 12 juin dernier, à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants. Et ce alors même qu’une Convention internationale de 1973 concernant l'âge minimum d'admission à l'emploi a été ratifiée par 168 États et qu’une autre, de 1999, relative « aux pires formes de travail des enfants » est proche de la ratification universelle.

Même si le travail des enfants a baissé d'un tiers depuis dix ans, c'est toujours près d'un enfant sur 10 dans le monde qui est aujourd'hui au travail.
Tous les secteurs peuvent être concernés par le travail des enfants.
Ils sont plus de 70% dans l'agriculture, les mines, les usines et le tourisme. En particulier dans l’économie rurale et informelle et dans les domaines où la gouvernance du marché du travail, les syndicats et les organisations d’employeurs sont souvent fragiles ou inexistants ainsi que dans ceux où les inspecteurs du travail n’ont pas la capacité d’intervenir. Dans les chaines de production, le travail des enfants peut intervenir dans de petits ateliers ou à domicile, ce qui le rend difficile à déceler et à combattre.

Les grandes entreprises peuvent elles aussi être exposées au travail des enfants via leur chaîne d’approvisionnement.
Par exemple en juillet dernier, le quotidien britannique The Guardian révélait ainsi que des fournisseurs de peinture ayant pour clients des marques comme BMW, Vauxhall ou Audi s’approvisionnaient dans des mines indiennes illégales, où le travail des enfants est monnaie courante, pour se fournir en minéraux utilisés en tant que matières premières.
Les normes actuelles sont insuffisantes, en effet la plupart sont aujourd’hui non contraignantes.