La COP 21 a confié aux entreprises un rôle essentiel dans la mise en œuvre de l’accord sur le climat. Mais comment peuvent-elles concrétiser cet accord ? Deux principes s’illustrent : l’économie circulaire et le processus de certification. Exemple avec le groupe L’Oréal et le géant du pneu Continental.
Le site l’Oréal installé à Libramont en Belgique depuis 1975, est un exemple pour le groupe. Spécialisé dans la production de produits de coloration pour le marché européen. Son directeur, Etienne Genin, cherche à produire plus avec le moins d’impact climatique possible.
Une solution, l’économie circulaire. Il s’agit d’un concept économique dont l’objectif est de produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, tels que l’eau ou les sources d’énergie.
Sur le site, cela signifie en pratique que l’usine produit sa propre énergie grâce au recyclage des effluents et déchets agricoles issus des exploitations et de l’industrie agro-alimentaire de la région : le site se trouvant dans une zone traditionnellement agricole et donc capable de fournir une matière première abondante.
Ce sont alors 54000 tonnes de biomasse qui sont traitées annuellement par le procédé dit de biométhanisation. Cette méthode produit un biogaz fournissant électricité et chaleur.
Ce procédé a déjà fait ses preuves ailleurs en Europe, notamment en Allemagne, dans l'alimentation énergétique des ménages et agriculteurs. "Mais c'est la première fois qu'il est dimensionné à l'échelle d'un site industriel", souligne Etienne Genin.
Avec cette installation, ce sont plus de 11500 tonnes de CO2 qui sont économisées chaque année, soit une diminution de 180% (par rapport à 2005, date de référence du groupe).
Grace à ce procédé, le site de Libramont est aujourd’hui neutre en carbone.
Le processus de certification est aussi un outil de progression environnementale, à Hanovre, au siège du groupe Continental, la réduction des gaz à effet de serre (GES) fait également partie intégrante de la stratégie environnementale et énergétique du groupe. Ce dernier s’est fixé un objectif de réduction des émissions de CO2 de 20% d’ici 2020. En 2014, elles s’élevaient à 2,64 millions de tonnes.
Pour le spécialiste pneumatique, l’application d’une norme internationale telle que la certification représente un grand intérêt. Celui d’unifier la problématique énergétique à l’ensemble des sites du groupe et non pas d’opérer individuellement. Ainsi 170 des 430 sites du groupe font déjà l’objet d’une certification. "Nous voulons être perçus comme une entreprise durable et nous sommes persuadés que les questions liées à l’énergie et à l’environnement sont appelées à interagir de plus en plus", explique Thomas Sewald, responsable environnement du groupe. C’est pour ces deux raisons que Continental a fait le choix d’appliquer en Allemagne et sur ses sites à l’étranger la norme ISO 14001.