Un rapport sur le programme indicatif du nucléaire rendu par la Commission européenne indique que les pays de l’union devraient devoir investir entre 450 à 550 milliards d’euros d’ici 2050 afin de prolonger la durée de vie des centrales existantes.
Cette étude ne présente cependant pas le coût que devront supporter les états concernant le démantèlement de certaines centrales devant fermer, ce qui sans aucun doute alourdira la note.
La dernière étude similaire publiée par Bruxelles datait de 2008, cette nouvelle étude publiée en 2016 permet ainsi de se projeter jusqu’en 2050.
Il est aujourd’hui possible d’observer que le parc nucléaire européen est vieillissant. L’âge moyen des 131 réacteurs est de 29 ans. Sans prolongation de la durée de vie des centrales actuelles, 90% des réacteurs devront être fermés d’ici 2030. Selon les calculs de Bruxelles, le maintien des capacités nucléaires entre 95 et 105 GW à l’horizon 2050 (qui verrait la part de l'énergie nucléaire passer de 27% aujourd’hui à 17 à 21% en 2050, compte tenu de l’augmentation attendue de la demande d’électricité), nécessitera 450 à 550 milliards d’euros.
Autre point noir les coûts et délais croissants des nouveaux projets, la commission affirme que "certains nouveaux types de projet ont connu des délais et des dépassements de budget".
A titre d’exemple le projet français de Flamanville a déjà coûté près de trois fois son budget initial tout en accumulant du retard.
De plus l’économie des pays membres étant en difficulté les conditions d’investissement pourraient rendre compliqué la réalisation des investissements projetés. En effet la viabilité des nouvelles constructions nucléaires en Europe dépend d'une part de la capacité de l’industrie à réduire ses coûts et d'autre part du prix de l’électricité, comme en conclut le rapport.
Pour le groupe des Verts au Parlement européen, les coûts avancés par la Commission sont largement sous-estimés. Les eurodéputés écologistes s’appuient sur un rapport alternatif qu’ils ont fait réaliser par Wise-Paris (World Information Service on Energy), cabinet d’étude spécialisé sur le nucléaire.
L’eurodéputé luxembourgeois Claude Turmes, considère en effet que ce rapport est "un déni complet de réalité" quant aux risques et aux coûts du nucléaire.