Depuis la révolution industrielle, l’économie repose sur un modèle dit « linéaire ». Ce modèle économique consiste à extraire les matières premières, fabriquer des produits, les consommer et enfin les jeter. Cela signifie donc que les matières premières utilisées finissent par devenir et à rester des déchets. Néanmoins, un tel modèle économique a des impacts négatifs sur l’environnement et sur l’économie.
D’un point de vue environnemental, l’économie linéaire conduit à une consommation, voire une surconsommation des ressources ainsi qu’à la production de déchets.
D’un point de vue économique, l’économie linéaire a pour conséquence la surconsommation des ressources naturelles. Dès lors, il existe un risque important de raréfaction des ressources naturelles. C’est suite à ces constats qu’a été évoquée l’économie circulaire
Bien que le système d'économie linéaire ai permis une croissance économique importante, les différents points soulevés précédemment démontre que ce modèle a des limites. Il est donc apparu nécessaire de réfléchir à un nouveau modèle permettant de dépasser les limites de l'économie linéaire, tout en assurant un développement économique.
Dès les années 60, est évoquée l'idée de mettre en place une économie sous forme de boucle. En 1966, l'économiste Kenneth E. Boulding propose de mettre en place une économie fermée « closed economy ». Le terme d'économie circulaire apparaît pour la première fois en 1989 dans un article intitulé « Economics of Natural Resources And The Environment ».
Dans un rapport d'étude destiné à la Commission Européenne, Walter R. Stahel (architecte suisse) et Genevieve Reday (économiste) prône une économie en boucle. Selon eux, ce modèle économique est essentiel pour créer des emplois et réduire la consommation d'énergie.

Il n'existe pas qu'une seule définition de l'économie circulaire. Cependant chacune d'entre elles évoquent le caractère cyclique de ce système.
L'ADEME définit l'économie circulaire comme étant « Un système économique d'échange et de production qui, a tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l'efficacité de l'utilisation des ressources et à diminuer l'impact sur l'environnement. L'économie circulaire doit viser globalement à diminuer drastiquement le gaspillage des ressources afin de découpler la consommation des ressources de la croissance du PIB tout en assurant la réduction des impacts environnementaux et l'augmentation du bien-être. Il s'agit de faire plus et mieux avec moins. »
Le Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, considère que l'économie circulaire est une composante du développement durable. Il précise que l'objectif de ce système circulaire « est de produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l'eau et des sources d'énergies ». Dans cet objectif, le principe est de « refermer le cycle de vie des produits, des services, des déchets, des matériaux, de l'eau et de l'énergie. ».
Désormais, la définition de l'économie circulaire fait partie de notre droit. En effet, la loi pour la transition énergétique et la croissance verte a introduit l'article 110-1-1 du Code de l'environnement. Ce dernier donne une définition de l'économie circulaire : « La transition vers une économie circulaire vise à dépasser le modèle économique linéaire consistant à extraire, fabriquer, consommer et jeter en appelant à une consommation sobre et responsable des ressources naturelles et des matières premières primaires ainsi que, par ordre de priorité, à la prévention de la production de déchets, notamment par le réemploi des produits, et, suivant la hiérarchie des modes de traitement des déchets, à une réutilisation, à un recyclage ou, à défaut, à une valorisation des déchets. ».
Cette première partie de l'article donne les éléments de définition et évoque à la fois la prévention et la gestion des déchets.
« La promotion de l'écologie industrielle et territoriale et de la conception écologique des produits, l'utilisation de matériaux issus de ressources naturelles renouvelables gérées durablement et issus du recyclage de la commande publique durable, l'allongement de la durée du cycle de vie des produits, la prévention des déchets, la prévention, la réduction ou le contrôle du rejet, du dégagement de l'écoulement ou de l'émission des polluants et des substances toxiques, le traitement des déchets en respectant la hiérarchie des modes de traitement, la coopération entre acteurs économiques à l'échelle territoriale pertinente dans le respect du principe de proximité et le développement des valeurs d'usage et de partage et de l'information sur leurs coûts écologique, économique et social contribuent à cette nouvelle prospérité. »
La seconde partie énonce l'ensemble des éléments qui vont permettre de réaliser une transition vers l'économie circulaire.
Afin de mieux appréhender les contours de l’économie circulaire, il convient de s’intéresser à ses composants L’économie circulaire se décompose trois domaines d’action chacun comportant un ou plusieurs piliers. Les trois domaines d’action sont l’offre des acteurs économiques, la demande et le comportement des consommateurs et enfin la gestion des déchets.

L'économie circulaire est par nature un concept économique. Cependant il apparaît que le droit s'empare de cette notion. Le droit constitue un outil précieux dans la mise en œuvre de ce concept. En effet, l’outil juridique garantit l’application de règles qui vont permettre de tendre vers une économie circulaire. Il convient donc de s'intéresser au concept d'économie circulaire dans le droit européen, puis dans le droit interne.
Le droit de l'Union européenne, comme dans de nombreux cas, joue un rôle moteur dans l'introduction de l'économie circulaire en droit interne.
Dans un premier temps, c'est la Directive relative aux déchets de 1975 modifiée par la Directive 2008/98 qui va fixer un cadre juridique. Bien qu'il ne s'agisse que d'une approche partielle de l'économie circulaire, du fait qu’elles ne concernent que les déchets, ces directives contraignent les producteurs à assurer la prévention des déchets ou, à défaut, leur réemploi, recyclage, leur valorisation ou leur élimination. Outre cette réglementation générale sur les déchets, certaines catégories de déchets ont été réglementées comme les emballages, les équipements électriques et électroniques (DEEE) ou encore les piles et accumulateurs.
Dans un second temps, le développement de l'économie circulaire a été inscrit dans le Programme d'action pour l'environnement de l'Union pour la période 2013 à 2020. Cela démontre la volonté de l’Union européenne d’inscrire l’économie circulaire dans une approche plus globale. L'objectif prioritaire n°2 qui est de faire de l'Union une économie efficace dans l'utilisation des ressources, vertes compétitive et à faibles émissions de CO2 évoque le concept d'économie circulaire. Au point 35, l'Union européenne s'engage à améliorer la performance environnementale des instruments existants dans le but de promouvoir l'économie circulaire.
En juillet 2014, un paquet législatif sur l'économie circulaire présenté par la Commission Barroso a été publié. Cependant, le paquet a été retiré du fait qu'il se focalisait trop sur les déchets et insuffisamment sur les autres composants de l'économie circulaire. Un nouveau paquet a été présenté par la Commission européenne le 2 décembre 2015. Ce dernier se divise en deux volets. Le premier volet législatif préconise une révision de la réglementation relative aux déchets, le second volet non-législatif est un plan d'action en faveur de l'économie circulaire. Ce nouveau paquet législatif fait l'objet de critiques de la part du Parlement européen qui considère que ce dernier ne fixe pas de critères suffisamment ambitieux.
En droit interne, les normes françaises ont pendant longtemps été le résultat des obligations européennes. Tel est le cas notamment des lois transposant les directives liées aux déchets spécifiques (Piles et accumulateurs, DEEE, emballages). A travers la loi relative à la transition énergétique et à la croissance verte, le droit français effectue une réelle avancé. En effet, le Titre IV intitulé « Lutter contre les gaspillages et promouvoir l'économie circulaire : de la conception des produits à leur recyclage » introduit des principes, des objectifs et une définition de l’économie circulaire. Tout d’abord, la loi introduit la transition vers une économie circulaire comme étant un des cinq engagements grâce auxquels l’objectif de développement durable. L’inscription de l’économie circulaire dans cet article L110-1 est significative car il énonce également les grands principes du droit de l’environnement. Ensuite, comme il a été décrit précédemment, désormais, l’article L110-1-1 du Code de l’environnement donne une définition de l’économie circulaire. Cette définition permet d’élever au niveau législatif la notion d’économie circulaire. Même si cette définition reste quelque peu générale, elle fixe clairement les objectifs liés à l’économie circulaire.
Outre cette consécration majeure de l’économie circulaire, la loi fixe également l’économie circulaire comme objectifs de la politique énergétique (Article L100-4 du Code de l’énergie). Le délit d’obsolescence programmée est introduit et sanctionné d’une peine de deux ans d’emprisonnement et de 300 000€ d’amende (Article L213-4-1 I du Code de la consommation. La loi fixe des objectifs tels que la réduction de moitié des quantités de déchets mis en décharge, ou le recyclage de 60% des déchets d’ici 2025. De nombreux décrets ont ou sont-en en cours de publication afin de permettre une application concrète ce texte