Le gaz de schiste est un gaz en tout point semblable à du gaz naturel : il s’agit de méthane. Ce qui le différencie des gaz dits conventionnels, c’est la difficulté de son exploitation. Le gaz est prisonnier d’une roche-mère, généralement des argiles, qui contraignent l’extraction. Une fois le gaz récupéré, cette énergie fossile émet moins que le pétrole ou le charbon.
Le problème vient du moyen utilisé, dit fracturation hydraulique, pour extraire le gaz. Cette méthode consiste à injecter d’énormes quantités d’eau, de sable et de produits chimiques sous pression pour fracturer la roche et libérer les gaz emprisonnés à une grande profondeur, soit environ 3 000 mètres. Les inconvénients sont nombreux, pollutions massives de l’eau, de l’air, des sols, contamination des nappes phréatiques, rejets de produits chimiques…
Aux Etats-Unis, premier producteur de gaz au monde, l’exploitation du gaz de schiste est mise en cause dans la multiplication des séismes dans certaines régions. En 2015, l’Oklahoma a recensé plus de 900 tremblements de terre d’une magnitude proche de 3, soit deux et demi par jour. La multiplication des sites de forage et les énormes volumes d’eau injectés dans le sol pourraient être à l’origine de ces séismes.
En France, Ségolène Royal a fait savoir qu’elle allait étudier les moyens juridiques permettant d’« interdire l’importation de gaz de schiste », arguant que ce commerce était incohérent avec l’interdiction d’extraire des gaz de schiste en France.
Après plusieurs années de débat, les députés allemands ont voté vendredi 24 juin une loi fermant la porte au recours à la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste. Cette question a été traitée par la chambre basse du Parlement après que les industriels concernés ont annoncé vouloir reprendre leurs programmes de fracturation hydraulique à l’arrêt depuis cinq ans. Le texte voté prévoit que la méthode conventionnelle pour extraire le gaz naturel reste autorisée sue le principe. Les Etats régionaux auront à se prononcer sur chaque cas individuellement. La fracturation hydraulique a cependant été interdite au moins jusqu’en 2021, année où les députés Allemands auront à débattre si cette interdiction reste justifiée.