Le 8 juin avait lieu la journée mondiale des océans. La protection du climat et des océans fait partie des 17 objectifs de développement (ODD) des Nations Unies.

A ce titre les océans jouent un rôle prépondérant car tout finit par y aboutir au travers les pluies et les pollutions des rivières et des fleuves. Ainsi les océans se retrouvent souillés et pillés au travers la pèche intensive, les rejets polluants, les nappes de déchets flottants etc. Ceci est d’autant plus problématique que l’Océan se situe au cœur de très nombreuses activités que se soit le transport de biens et de personnes, les loisirs, le tourisme ou encore les ressources naturelles et minérales. Cependant tout cela repose sur un fragile équilibre au travers le cycle de l’eau et la biodiversité marine.

Les démarches entreprises par les états et les institutions sont éparses et insuffisantes jusqu’à présent : l’Unesco se concentre sur la science, la FAO tente –difficilement- de démêler les devoirs des Etats du pavillon de ceux des Etats du port (dans le cas de conflits impliquant un navire) et l’OMC souhaite réduire les subventions faites aux pêcheries. Cependant toutes ces mesures se heurtent aux réticences étatiques et aux enjeux économiques tant locaux qu’à l’échelle mondiale ; le développement durable apparait ainsi comme dérisoire et sous-estimé.

Néanmoins des progrès sont à constater. En effet plusieurs études sur la vie marine démontrent que lorsqu’une zone maritime est protégée (réserve naturelle par exemple), ses ressources sont conservées et même en expansion. Aujourd’hui seulement 2% des océans sont protégés ; contre 12% des terres. Ce chiffre peut sembler dérisoire mais représente tout de même plusieurs centaines de millions de kilomètres carrés. Ce chiffre est évidemment une base et il faudrait qu’il progresse drastiquement d’ici 2030 ; date jusqu’à laquelle sont prévus les ODD avant leur bilan. Ainsi un objectif ambitieux de protection de 30% des océans est souhaité.

Il est prouvé qu’une aire marine protégée préserve la biodiversité et ensemence les eaux voisines : mammifères, oiseaux et richesse des récifs se propagent. Ainsi plus une aire est grande et plus son impact est important.
Les états maritimes commencent donc à créer des aires marines protégées de centaines de milliers de kilomètres carrés. On peut citer les exemples d’Hawaï (363 000km²), Pitcairn (800 000km²) ou encore l’Île de Pâques (600 000km²).

A la question de la taille des zones protégées s’ajoute celle de la protection en elle-même : comment protège-t-on une zone ?

Les activités de pêche sont exclusivement réservées aux iliens, les activités maritimes polluantes sont totalement prohibées de la zone et la traversée de celle-ci est très réglementées. De plus l’isolement de ces zones –situées en plein océan la plupart du temps- contribue à leur préservation. Par exemple 97% des zones maritimes françaises sont situées en outremer et donc loin des très gros pôles d’activités. Cela contribue efficacement à leur protection. De plus la surveillance satellite permet de repérer la pêche illégale et certains trafics : un poisson sur cinq est pêché illégalement dans le monde.

Actuellement le constat quand à la protection des océans est particulièrement ambiguë: les mesures efficaces sont connues mais peinent à se mettre en place face aux intérêts économiques, aux trafics et au braconnage; auxquels s'ajoutent la pollution.
L'objectif de 30% de zones marines protégées d'ici 2030 et la volonté des états sont très ambitieux mais cette rigueur et cette ambition semblent être cruciaux faces à ces enjeux. En effet si les forêts sont les poumons de la planète, les océans en sont le sang et la préservation du cycle de l'eau et de sa biodiversité sont primordiaux.