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Suite à une année 2015 riche en concertations et en prises de position favorable à une limitation du réchauffement climatique, il apparaît que 2016 continue sur cette lancée positive largement initiée par la COP21 de Paris.

Ayant pourtant autorisé en 2015 un forage pétrolier à Shell au nord de l’Alaska (l’arctique est une région très convoitée par les compagnies pétrolières car elle pourrait abriter à elle seule 13% des ressources mondiales de pétroles et près de 30% des ressources mondiales de gaz naturel), le président des Etats Unis a annoncé avoir abandonné un projet de forage pétrolier dans l’océan Atlantique.

Nul doute que le lobbying important des associations environnementales a fortement joué sur la décision de l’administration américaine, mais les Etats-Unis sont surtout toujours très marqué par la catastrophe pétrolière dite « Macondo » qui s’était déroulée dans le Golf du Mexique.

Pour rappel, l’entreprise pétrolière BP travaillait conjointement avec les Haliburton et Transocean sur la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, lorsqu’une explosion se produit le 20 avril 2010, provoquant le décès de 11 personnes travaillant sur le site. Cette plateforme coulait 2 jours plus tard et il aura fallu 87 jours à BP pour colmater la brèche qui laissait le pétrole se déverser dans le Golf du Mexique.

Ce cas représente à ce jour la pire catastrophe naturelle que les Etats-Unis ait connu : en trois mois, l’équivalent de 2 à 4 millions de barils de pétrole se sont déversés dans l’océan, provocant une marée noire gigantesque sur les côtes de la Floride, de la Louisiane, du Mississipi et de l’Alabama.

Au total, la catastrophe aurait coûté près de 50 milliards de dollars à BP. Toutes les procédures judiciaires à l’encontre de l’entreprise et des dirigeants ne sont pas closes et ce plus de 6 après l’explosion de la plateforme.

Au regard de cette catastrophe, il est donc compréhensible que les Etats-Unis soit marqué et peu enclin à de nouveaux projets pétroliers.

Depuis 2014, le prix du baril de pétrole a dégringolé de 70% et se stabilise de nos jours à environ 40$. Ce prix à forcément un impact important sur l’investissement des entreprises pétrolières dans la recherche de nouveaux gisements, une recherche qui reste très coûteuse.

Le projet était pourtant ardemment défendu par « l’American Petroleum Institute » qui mettait en avant ses bienfaits sur l’économie américaine et surtout sur l’emploi. Malgré ces perspectives, l’administration américaine a reçu plus d’un million de commentaire, en janvier 2015, de la part des citoyens américains principalement inquiets des risques de marées noires mais aussi des retombées sur le tourisme.

Des ONG environnementales telle que l' « Alaska Wilderness League » sont néanmoins préoccupées par le fait que l’administration américaine ne ferme pas totalement la porte à de nouveaux projets pétroliers dans l’arctique.

On peut se douter que cette décision d’abandon du projet de forage n’est que temporaire et que les USA ne vont pas interdire éternellement tout nouveau projet. Nombreux étaient les analystes qui pensaient que les énergies fossiles allaient rapidement être remplacés par d’autres combustibles, mais force est de constater que les besoins en pétrole n’ont pas cessés et que la fin des énergies fossiles n’est pas pour demain.