Le jeudi 17 mars 2016, les députés italiens ont adopté une loi afin d’empêcher le gaspillage alimentaire, qui représente 12 milliards d’euros par an à l’Italie.

Cette loi contre le gaspillage alimentaire « Spreco Zero » (Zéro gaspillage) a été votée par 277 voix et doit maintenant être examinée par le Sénat. Par le biais de l’adoption de cette loi, le Ministre de l’agriculture, Maurizio Martina confirme que l’Italie est en première ligne dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. D’autant plus qu’actuellement, six millions d’italiens ont besoin de l’aide alimentaire, l’objectif de cette loi serait de permettre une augmentation de cette aide qui récupère à ce jour, 550 000 tonnes d’aliments par an. Grâce à cette loi, le Gouvernement espère arriver à 1 million de tonnes pour 2016.

Et cela par la mise en place de diverses mesures, en effet le but est de faciliter les dons d’excédents de nourritures pour les agriculteurs, les commerçants et les industriels du secteur plutôt que de les détruire, tout en respectant les normes sanitaires.

De plus, il est prévu de mettre en place des campagnes de sensibilisation des particuliers qui sont les plus grands gaspilleurs selon l’Association d’agriculteurs du pays, Coldiretti ; 54% des particuliers sont responsables du gaspillage alimentaire contre 21% pour la restauration, 15% pour la distribution, 8% pour l’agriculture et 2% pour l’industrie de transformation.

Cette loi contre le gaspillage alimentaire représente un des héritages directs de l’Exposition Universelle de Milan en 2015 sur le thème de l’alimentation qui n’a créé aucun gaspillage ; la présence d’organisations caritatives a permis de récupérer 50 tonnes de nourritures destinées aux plus démunis.

Selon Maurizio Martina « un pays sans gaspillage est un pays avec des citoyens-consommateurs conscients, un pays qui fait des bonnes pratiques des habitudes quotidiennes et non des exceptions ».

Cette loi fait écho aux mesures similaires adoptées par la France, au début du mois de février 2016, incluant notamment l’obligation pour la grande distribution de faire don de ses invendus encore consommables à des associations caritatives.

De plus en plus, des textes législatifs sont mis en place afin de lutter contre ce gaspillage alimentaire et montrer que chacun a accès à « un droit à l’alimentation ». Néanmoins, il est nécessaire de rappeler que ce problème relève aussi d’une question de mentalité et d’habitudes et que la mise en place de ces lois doit être accompagnée d’un changement de comportement incombant à chacun.