Le monde a connu très récemment de nombreuses vagues de chaleurs. Des études menées sur les années les plus chaudes depuis 1937 ont permis de mettre en avant le caractère ancien du réchauffement climatique. Ce dernier s’est certes grandement accéléré depuis les années 60 mais a débuté bien plus tôt au cours du XXème siècle.

Les résultats, dirigés par le Dr Andrew King de l'Université de Melbourne et du Centre ARC d'excellence pour le climat System Science, suggèrent que, sans le changement climatique provoqué par l'homme, la Terre n’aurait pas connu de tels bouleversements au niveau des températures enregistrées.

L’étude examine également d’une manière plus large l’impact de l’homme sur le dérèglement climatique en prenant l’exemple des aérosols industriels qui ont un effet de refroidissement sur les températures. Cette conclusion fut longtemps tenue secrète notamment à cause des pressions des lobbies industriels.

«Partout où nous avons observé le changement climatique, les événements de chaleur extrême sont de plus en plus fort», a déclaré M. King. «Les records de températures enregistrés étaient auparavant bien plus légers et surtout, rares. A présent le delta de température est de plus en plus important et n’aurait sans doute pas été aussi rapide s’il n’y avait pas une augmentation globale des températures ».

Les années chaudes record attribuables aux changements climatiques à l'échelle mondiale sont selon l’étude: 1937, 1940, 1941, 1943-1944, 1980-1981, 1987-1988, 1990, 1995, 1997-1998, 2010, 2014.
"En Australie, nos recherches montrent que les six dernières années chaudes record et trois derniers étés chauds records sont largement imputables à l’activité humaine et son impact sur le climat."

«Nous avons été en mesure de voir les changements climatiques encore plus clairement en Australie en raison de sa position dans l'hémisphère sud dans le milieu de l'océan, loin de l'influence de refroidissement de fortes concentrations d'aérosols industriels», a déclaré M. King.
En effet, les aérosols à des concentrations élevées reflètent plus de chaleur dans l'espace, les températures se refroidissant alors. Cependant, lorsque ces aérosols sont retirés de l'atmosphère, le réchauffement revient rapidement.

Cet impact a été vu très clairement par les chercheurs quand ils ont regardé dans cinq régions différentes, Royaume-Unis, Europe centrale, États-Unis, Asie de l'Est et Australie.
Il y a eu des périodes de refroidissements constatées, probablement causées par des aérosols, en Angleterre, aux États-Unis, en Europe centrale et en l'Asie de l'Est dans les années 1970 avant que le réchauffement ne s’accélère. Ces concentrations d'aérosols ont également retardé l'apparition d'un signal clair de changement climatique causé par l'homme dans toutes les régions étudiées, sauf l'Australie.

Durant cette études, les équipes du Dr King ont examiné les événements météorologiques qui ont dépassé la gamme dite de « variabilité naturelle » -c'est-à-dire les variables climatiques jugées normales- afin de la modéliser et de les comparer à un monde sans gaz à effet de serre anthropiques.

Cette étude est intéressante à plusieurs égards. D’une part elle souligne l’importance de l’impact des aérosols à grande échelle sur les variations de températures. Mais surtout elle prend en compte un grand nombre d’années établissant ainsi les prémices du réchauffement climatique à la première moitié du XXème siècle.