Les forêts, formations végétales indispensables à la vie sur Terre, font partie des plus importants puits de carbone de la planète. Elles recouvrent 31% de la superficie mondiale et sont les ressources principales de nombreuses populations leur fournissant de la nourriture, des refuges, du combustible... La FAO recense aux alentours de 60 millions de peuples indigènes dépendant presque entièrement d'elles. Les forêts abritent aussi une grande partie de la biodiversité mondiale. C'est ainsi que la forêt amazonienne compte plus de 16 000 espèces différentes dans quelques 5 500 000 km2 de superficie. Pourtant, elle est menacée par la déforestation puisqu'elle aurait perdu environ 20% de sa superficie depuis 1970. Ce sont chaque année 6,4 millions d'hectares qui disparaissent chaque année selon la FAO.
Les causes de la déforestation sont nombreuses; les particuliers se voient offrir par l'Etat, un lopin de terre toujours plus avancé sur le territoire amazonien. Celui-ci sera exploité pour ses ressources naturelles (bois, pétrole, gaz, pierres précieuses et métaux). On remarque que l'exploitation illégale du bois est évidemment un facteur important de la déforestation (on peut penser à l'exemple du bois de rose, très demandé par le marché asiatique). Le WWF a enquêté sur les destinations du bois illégalement coupé et la France importerait 39% de bois tropicaux d'origine illégale. Entre 50 et 90% de l'exploitation forestière de ces pays est le fait du crime organisé.
Après avoir défriché le terrain, les petits agriculteurs ensemencent ces petites parcelles pour y développer des plantations de palmiers à huile, de la canne à sucre ou encore du soja. Le problème étant que ces plantations vident le sol de ses minéraux et requièrent toujours plus de superficie, le laissant impropre à l'agriculture. Sans argent pour payer des engrais par la suite, les petits agriculteurs vendent leur terre à de grands exploitants (50% de la déforestation serait ainsi due à l'agriculture exportative dont la demande croît de jour en jour). Les agriculteurs sont voués à redemander une nouvelle terre à l'Etat et continuer ainsi ce cercle vicieux. Pendant ce temps, ce sont de véritables courses contre la montre qui s'organisent entre les grands magnats du pétrole pour contrôler certains bassins qui en regorgent: de vastes étendues de forêts sont endommagées par les forages et la pose de pipelines insoumis au moindre contrôle. Cela conduit souvent à des fuites causant des dommages irréparables aux écosystèmes environnants. On peut citer à cet effet l'affaire Chevron-Texaco dans laquelle la firme a laissé des cuves de déchets pétrolifères à ciel ouvert lorsqu'elle a quitté le pays et abandonné ses exploitations. Cela a provoqué de nombreuses maladies dans les indigènes habitant sur ces terres.
En réponse à ces atteintes répétées, les pays entre lesquels la forêt est divisée ont donc adopté des mesures plus ou moins contraignantes pour protéger ce patrimoine mondial. Les origines de la déforestation ou de la dégradation des forêts étant nombreuses, l'effort de lutte nécessite la mise en oeuvre de politiques touchant de nombreux domaines, au delà du seul secteur forestier. A fortiori, cela requiert une harmonisation des législations des 9 pays sur lesquels la forêt s'étend ( Brésil, Pérou, Colombie, Venezuela, France, Bolivie, Guyana, Suriname et Equateur). Tandis qu'à posteriori, cela requiert une force contraignante permettant le respect des lois promulguées. La mise en place de parcs nationaux protégés et de législations parfois très strictes ont permis d'infléchir la tendance de la déforestation mais pas de l'arrêter. Le crime organisé recourt à la corruption et se joue de l'instabilité politique de certains de ces pays. C'est ainsi que le WWF a découvert certains des montages trouvés par les criminels pour faire certifier du bois illégal et le rendre apte à être exporté. L'ONU, de son côté, a développé le REDD qui a pour object de rendre la conservation et la protection des forêts plus rentable que la poursuite de leur dégradation. Seulement, cette incitation financière ne serait mise en place qu'en 2020 et semble être facile à contourner par les entreprises qui "pourraient continuer à polluer en achetant des forêts et en plantant des arbres" selon Sylvain Angerant.
Les progrès dans la lutte contre la déforestation sont notables mais le processus de protection doit mûrir rapidement si l'on espère un jour préserver ce patrimoine inestimable.