"Lors de la crise pétrolière de 1973, le Danemark était très dépendant du pétrole. Nous avons souffert des restrictions d’énergie et avons pris conscience qu’il fallait mettre un terme à cette dépendance en misant sur les énergies renouvelables. Nos premières turbines ont été construites dès la fin des années 1970", explique le membre du conseil d’administration de l’Association danoise des propriétaires d’éoliennes.

C’est en effet dès les années 70 que la Danemark pris conscience des enjeux énergétiques et de la nécessite d’anticiper à la fois le changement climatique mais également la dépendance énergétique danoise vis-à-vis de ses voisins.
Si cette volonté s’est affichée au plus au niveau étatique par diverses mesures législatives favorisant le développement des énergies vertes. L’exemple danois est très intéressant à plusieurs égards et notamment du fait qu’il intègre et fait participer la population danoise au projet. Cette dernière est en effet très sensibilisée aux questions énergétiques et la possibilité leur est donnée de participer à l’élaboration de projets de grand ampleur.

Par exemple, au large de Copenhague, Middelgrunden, la première ferme offshore danoise détenue par une coopérative. Installée au cours de l’été 2000, elle se compose de vingt turbines de 2 mégawatts qui fournissent de l’électricité à 32 000 ménages de la capitale danoise. Lancé au milieu des années 1990 par l’association Copenhague Environnement, le projet a été cofinancé par 8 500 habitants de la ville. D’ici à 2018, Copenhague verra pousser trois éoliennes terrestres et sept nouveaux mâts dans le port. En 10 ans et en tenant ces objectifs ; elle aura installé 100 turbines d’une capacité totale de 360 mégawatts.

Elue capitale verte de l’Europe en 2014, la ville collectionne les prix environnementaux. Copenhague a adopté un plan drastique de réduction de ses émissions de CO2. Celles-ci doivent passer de 1,9 million de tonnes en 2015 à 1,16 million de tonnes en 2025. Les principales sources d’émissions sont l’électricité (48 %), le chauffage (24 %) et les transports (24 %).

Ces mesures sont très largement saluées par la population mais également les pays limitrophes. Ainsi la ville joui d’une renommée internationale dans le domaine et exporte ses idées à l’international. Mais c’est bel et bien au niveau national que les bienfaits se font avant tout sentir. En effet, les habitants de la ville saluent ces initiatives et cette politique résolument tournée vers l’économie verte et le respect à la fois des enjeux environnementaux et humains tout en développant un potentiel et un savoir faire technique et économique reconnu.

L’éolien n’est toutefois pas le seul axe de travail de la municipalité puisque celle-ci se tourne de plus en plus vers la géothermie et la biomasse : dans un futur proche, la municipalité investira également dans la géothermie profonde afin de récupérer la chaleur des nappes aquifères. Dernier projet : l’extraction, à l’aide de pompes à chaleur, de l’énergie contenue dans les eaux usées des personnes privées, des sites industriels et autres « data centers », afin de la réutiliser.

De plus, afin de réduire les émissions de CO2 dans les transports, la capitale danoise mise sur le vélo – l’un des points forts de sa politique de mobilité. Aujourd’hui, près de 40 % de ses habitants l’utilisent tous les jours, pour leurs déplacements personnels ou professionnels. Elle a décidé que 75 % des déplacements se feront, en 2025, à pied, à vélo ou en transports en commun. En 2014, la ville, qui compte déjà 350 kilomètres de pistes cyclables, a inauguré une nouvelle voie réservée aux deux-roues.

Perché au-dessus des flots, le "serpent cyclable" – c’est son nom – permet de relier le port au quartier très prisé de Vesterbro. Résultat ? Le trafic des vélos a aussitôt augmenté de 25 % sur cet itinéraire désormais emprunté chaque jour par 11 500 cyclistes. Une étude récente a montré que Copenhague économise 230 millions d’euros de frais de santé grâce à la pratique du vélo, qui contribue à réduire la pollution et à maintenir les habitants en forme.

Pour améliorer encore d’avantage cette politique, Copenhague est sur le point d’ouvrir de nouvelles lignes de trains, bus et métros et souhaite d’ici 2025 que son parc de véhicules soit entièrement équipé d’automobiles vertes.

L’exemple de Copenhague est particulièrement marquant car mettant en évidence que la volonté politique d’une ville couplée à la sensibilisation et l’éducation des populations permet de prendre en compte les enjeux environnementaux, sanitaires et humains sans pour autant négliger le développement économique puisque celui-ci bénéficie directement des avancée technologiques liées aux énergies vertes.