Le 3 août, le Président Barack Obama a dévoilé la version finale de la nouvelle politique mise en oeuvre aux Etats-Unis pour lutter contre le changement climatique et ce, conformément à ses engagements pris durant la COP21. Le plan, appelé Clean Power, vise à réduire de 32% les émissions de CO2 issues du secteur de la production d'électricité d'ici à 2030 par rapport à leur niveau de 2005. L'idée est d'améliorer l'efficacité des centrales électriques à combustibles fossiles ainsi que d'investir dans les sources d'énergies peu émettrices. L'EPA (agence de protection de l'environnement américaine) estime que cela équivaudrait à quelques 166 millions de voitures retirées des routes. Ce secteur, le seul pris en compte par le Clean Power, contribue au tiers des émissions de gaz à effet de serre du pays.
Alors que les réglementations sur les émissions sont l'un des principaux outils d'Obama dans la lutte contre le changement climatique, la Cour Suprême fédérale des Etats-Unis a bloqué le mardi 9 février le Plan Clean Power. Ce coup est une victoire des 27 Etats (pour la plupart républicains) et opposants issus de l'industrie qui étaient contre ces nouvelles régulations. Ce gel temporaire voté par 5 des 9 juges de la Cour Suprême annule la décision d'une Cour d'appel fédérale du mois dernier qui refusait de mettre sur pause les démarches américaines en attendant tout examen juridique et montre la position ambiguë des Etats-Unis face à la protection de l'environnement. L'argument des détracteurs au Clean Power était essentiellement économique: le plan, dépassant les limites du pouvoir de l'autorité fédérale dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, coûterait des milliards aux Etats qui dépendent d'énergies fossiles dans leur activité économique (charbon, pétrole et gaz). Tandis que l'EPA estime que le délai de 6 ans qui leur est accordé est suffisant, et qu'une décision retardant les délais de mise en oeuvre des réglementations aggraverait aussi le problème environnemental et ce, même si la règlementation est finalement retenue par les juges.
Ces réglementations n'entreront donc pas en vigueur tant que le litige ne sera pas définitivement résolu par la Cour. Il faudra probablement une intervention du Président américain pour poursuivre ce plan. Les responsables à la Maison Blanche se disent confiants sur la confirmation de la réglementation par la Cour à terme et ont ajouté que: [cette décision] "n'affectera pas la capacité des Etats-Unis à respecter l'engagement de réduire les émissions de gaz à effet de serre pris dans le cadre de l'accord sur le climat signé à Paris".