Le biogaz est une énergie issue de la fermentation de matières organiques animales ou végétales telles que les effluents d’élevage, les sous produits agricoles, les déchets industriels, les ordures ménagères ou les boues des stations d’épuration. Cette fermentation est due à la digestion des matières par des bactéries qui se développent en l’absence d’oxygène. Le processus de fermentation est aussi appelé méthanisation. Ce gaz peut être produit de façon naturelle mais aussi être reproduit industriellement dans des cuves ou des bâtiments appelés digesteurs. Le biogaz peut fournir de l’énergie sous différentes formes telles que de l’électricité, de la chaleur, mais aussi un gaz identique au gaz naturel après élimination du CO2 et des autres éléments indésirables. Ce biogaz peut être utilisé comme carburant, ou être injecté dans les réseaux de gaz et être utilisé dans les usages traditionnels du gaz naturel.
Le développement du biogaz présente plusieurs intérêts pour les Etats. Tout d’abord, il s’agit d’une énergie renouvelable qui, à l’inverse d’énergies fossiles comme le pétrole ou le gaz naturel, possède un bilan carbone neutre. Il permet de créer des emplois locaux non délocalisables et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. A la différence d’autres énergies renouvelables (solaire, éolienne), le biogaz peut être produit de façon prévisible. La quantité d’énergie produite ne dépend pas des conditions climatiques, mais du type et de la quantité de matières utilisées pour le produire. Mais la spécificité du biogaz au sein des énergies renouvelables est sa capacité à être transformé en bio méthane après épuration, pour devenir une solution de remplacement verte au gaz naturel. Injecté dans le réseau de gaz existant, il peut être transformé sans perte, sur de longues distances et à moindre coût. Il peut aussi être facilement stocké sur une longue période. Transformé en carburant, il se substitue à l’essence et au gazole et améliore l’indépendance énergétique. Enfin le reliquat de matière organique (digestat) obtenu après la méthanisation remplace les engrais chimiques.
L’Europe compte aujourd’hui plus de 14 000 unités de méthanisation. L’Allemagne est le plus grand producteur du marché européen avec plus 50% du biogaz produit, ce qui représente 13,4 millions de tonnes équivalent pétrole. Le Royaume Unis et l’Italie produise respectivement 13% chacun de l’énergie biogaz en Europe. Viennent ensuite la République Tchèque et la France avec 4 et 3% de la production européenne. Cette dernière à régulièrement augmentée ces dernières années, mais le rythme de progression ralentit depuis 2013 suite aux décisions de l’Allemagne de limiter le coût financier lié au développement des filières de production d’électricité renouvelable, comme le biogaz. Mais les filières britannique, française et danoise sont en pleine essor.
En France, la production d’énergie issue du biogaz a progressé de 13% en 2012, puis de 17% en 2013. Cette hausse est due à une politique d’aides publiques. En effet, il existe une obligation d’achat de l’électricité et du bio méthane issus des installations de biogaz, ainsi que des subventions. Fin 2014, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) dénombrait 389 installations de production et de valorisation de biogaz. La volonté du ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie est de lancer 1 500 nouveaux projets de méthaniseurs à l’horizon 2017.
Comme les autres énergies renouvelables, le biogaz peut réduire considérablement notre dépendance à l’égard des énergies fossiles. En effet, le pétrole ou le gaz naturel ne sont présent que dans certaines régions du globe, et doivent être importés par les pays qui en sont dépourvus. Ainsi la France, qui produit seulement 2% de sa consommation de gaz naturel a dépenser plus de 14 milliards d’euros pour s’approvisionner en 2012. Le développement du biogaz représente une solution pour réduire le déficit de notre balance commerciale. Il constitue une ressource énergétique locale issue des déchets de l’activité industrielle, agricole ou domestique de notre territoire. Il peut remplacer le gaz naturel dans tous ces usages et les produits pétroliers pour l’usage carburant. Il réduit ainsi les volumes importés.