Alors que la croissance démographique mondiale explose jusqu’à atteindre 7,35 milliards d’habitants sur la planète au 1er juillet 2015, le gaspillage alimentaire devient de plus en plus préoccupant.
Ce phénomène n’épargne pas la France. En effet, en moyenne 21% des aliments achetés sont jetés, ce qui représente plus de 6 millions de tonnes de déchets alimentaires par an. Au-delà de la perte de denrées alimentaires, le coût de ce gaspillage s’élève, selon une étude menée par l’ADEME (l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), entre 12 et 20 milliards d’euros chaque année.
Par ailleurs, la moitié des aliments jetés par les français aurait pu ne pas être gaspillée. Il s’agit le plus souvent de produits emballés, de fruits et légumes abîmés, de restes de table et de produits non consommés.

Le législateur s’est saisi du phénomène et plusieurs textes ont vu le jour dans le but, notamment, de lutter contre le gaspillage alimentaire. Parmi eux, la loi 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, dite loi Grenelle 2, prévoit des dispositions en matière d’urbanisme, de transports, d’énergie, de biodiversité mais également en matière de santé-environnement et de déchets.

Les déchets alimentaires sont les déchets biodégradables provenant principalement, soit de la restauration, soit de l’industrie agroalimentaire. Ils entrent dans la notion de biodéchet introduite par le législateur à l’article R541-8 du Code de l’environnement. Il s’agit de « tout déchet non dangereux biodégradable de jardin ou de parc, tout déchet non dangereux alimentaire ou de cuisine issu notamment des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que tout déchet comparable provenant des établissements de production ou de transformation de denrées alimentaires ».

Le législateur a également instauré l’obligation pour les « gros producteurs » ou détenteurs de biodéchets, à compter du 1er janvier 2012, de mettre en place un tri et une valorisation de ces déchets. Les modalités d’application de cette obligation prévue à l’article L541-21-1 du Code de l’environnement, sont encadrées par une circulaire du 10 janvier 2012.
Ainsi, les entreprises sont soumises à une obligation de tri lorsqu’elles produisent plus de dix tonnes de biodéchets par an. Plus généralement, elles sont tenues de mettre en œuvre des procédures anti-gaspillage. Parmi les solutions préconisées, apparaît la pratique du « doggy bag ».

Le « doggy bag », conséquence indirecte des privations de la guerre, trouve son origine dans les pays anglo-saxons. Le terme désigne l’emballage dans lequel le client d’un restaurant peut emporter les restes de son repas. Cette pratique, très commune aux Etats-Unis par exemple, a fait son entrée en France depuis quelques années.

Depuis le 1er janvier 2016, dans l’objectif de parvenir à réduire de moitié le gaspillage alimentaire, il est vivement recommandé aux grands restaurants produisant plus de dix tonnes de biodéchets par an, soit environ, 150 à 200 couverts par jour, de proposer à leurs clients un « doggy bag » leur permettant d’emporter les restes de leur repas et ainsi, d’éviter le gaspillage alimentaire. Il s’agit ici de la mise en application du dernier seuil de la loi sur les biodéchets. Cette recommandation poursuit l’objectif de réduire le gaspillage de 50%.

La réglementation n’impose aucune obligation sur le « doggy bag ». Cette solution est néanmoins recommandée, notamment par l’UMIH (l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) comme un des moyens pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

En conclusion, bien que la pratique du « doggy bag » constitue une recommandation ne revêtant aucun caractère contraignant, force est de constater l’intérêt croissant porté à la diminution du gaspillage alimentaire et, de façon plus générale, de la production de déchets.