Le nucléaire représente aujourd’hui une énergie marginale et en déclin. Au niveau mondial, le nucléaire fournit à peine 2% de l’énergie totale consommée (environ 16% en France), et ne représente plus que 10,8% de l’électricité produite. De plus les réacteurs en construction sont trop peu nombreux pour remplacer à moyen terme la fermeture progressive par dizaine de réacteurs vieillissants. Même la Chine, qui a pourtant le plus grand nombre de réacteurs nucléaires en chantier, produit depuis 2012 plus d’électricité éolienne que d’électricité nucléaire.

Dans un souci de préservation du l’environnement, l’émission de gaz à effet de serre du nucléaire demeurent très inférieures à celles du charbon, du pétrole ou du gaz de schiste. Cependant l’extraction minière et l’enrichissement de l’uranium, la fabrication, le transport, le retraitement des combustibles, la construction et le démantèlement des installations nucléaires participent à l’émission de gaz à effet de serre de la filière nucléaire. De plus la radioactivité et les déchets provoquent une pollution telle que 300 000 tonnes de combustibles nucléaires usés ont déjà été accumulées au niveau mondial. Ces déchets hautement radioactifs seront dangereux pendant des centaines de milliers d’années.

Au regard de notre climat qui se dégrade, le nucléaire apparaît donc comme une technologie inadaptée. Si l’on constate toutes les étapes de chaque filière, le kWh nucléaire utilise beaucoup plus d’eau que le kWh éolien ou photovoltaïque, or les sécheresses et les canicules se multiplient. Les incendies dus à la sécheresse peuvent menacer les sites nucléaires, comme à Mayak en Russie (2010) et à Los Alamos aux Etats Unis (2011). En France, lors de la grande tempête de 1999, la centrale nucléaire de Blayais près de Bordeaux a été inondée et a frôlé l’accident. Le réseau électrique peut aussi être gravement touché, or, même arrêtés, les réacteurs nucléaires exigent d’être alimentés en électricité pour leur refroidissement, faute de quoi ils entrent en fusion.

Ainsi, le nucléaire n’est pas à l’abri qu’un incident provoque une catastrophe écologique. Selon l’institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), un accident majeur en France serait une catastrophe européenne ingérable qui pourrait coûter jusqu’à 760 milliards d’euros. Après Tchernobyl et Fukushima, construire de nouvelles centrales accroîtrait les risques d’une nouvelle catastrophe, qui contaminerait de vastes territoires pour des siècles et aurait un impact considérable sur la santé ou les conditions de vie de millions de personnes.

Enfin, il ne faut pas négliger le risque terroriste ou de guerre nucléaire. Plus de nucléaire, c’est plus de matières radioactives qui peuvent être détournées. En les dispersant avec de simples explosifs, un attentat peut contaminer une ville.