Opportunités économiques et sociales

Au niveau économique, le développement de la pisciculture permettrait en premier lieu de réduire el déficit de la balance du commerce extérieur en produits aquatiques par une diminution des importations. Pour réduire cette dépendance au marché mondial, la production piscicole française tend à se différencier sur le marché concurrentiel par la qualité des produits qu’elle propose. Différentes chartes, labels et cahiers des charges encadrent de plus en plus la production française et assurent aux consommateurs la qualité des conditions de production.
Toutes les contraintes sanitaires environnementales qui incombent à la filière devraient être un gage de confiance pour les consommateurs. Il faut d’ailleurs savoir que la profession piscicole a fait el choix de ne pas introduire les PAT dans l’alimentation des poissons d’élevage tant qu’une travail prospectif n’aura pas été réalisé. Par ailleurs d’après le rapport Tanguy, la production aquacole française serait très bien adaptée au marché national d’après l’audition de différents acteurs de la districution qui ont cité cinq raisons : la régularité de la production au niveau de sa qualité comme de sa quantité, sa praticité, son prix, sa fraîcheur, les signes de qualité.
A la frontière de l’économique, le social et le territorial, l’activité piscicole française présente une opportunité de taille en matière d’emplois. Les pisciculteurs constituent des acteurs important par leur participation au développement rural. Ils permettent de maintenir une activité économique en zone rurale et beaucoup de petits producteurs participent à l’attractivité des territoires en s’orientant vers le tourisme par exemple en faisant partie du réseau « bienvenue à la ferme ». Certains organisent des visites pour les écoles ou proposent des activités connexes à la production comme la restauration.

Bénéfice environnemental

Le développement de la pisciculture est également souhaitable au niveau environnemental pour plusieurs raisons : tout d’abord la pisciculture apparaît comme un complément voire une alternative à la pêche dont les captures ne peuvent augmenter. Elle permet ainsi un moindre impact sur les stocks halieutiques, notamment sur des espèces qui étaient menacées. Par exemple l’élevage d’esturgeon a permis de diminuer la pression exercée sur l’espèce sauvage et d’autre part le développement de techniques sur sa reproduction pourra contribuer à la restauration des stocks.
Au niveau de la qualité des eaux, le pisciculteur joue un rôle souvent qualifié de « sentinelle du milieu ». En effet, il en va de la survie et de la qualité de sa production. Une eau polluée ne permet pas une croissance saine de poissons. C’est pourquoi, les pisciculteurs opèrent un suivi régulier de la qualité de l’eau notamment en amont de leur élevage lorsqu’il s’agit d’une élevage salmonicole avec dérivation de rivière, afin de détecter toute pollution éventuelle.
La pisciculture d’étang contribue quant à elle au maintien des zones humides au niveau continental, et à la préservation de la biodiversité qui en découle. Les étangs ont pour rôle d’épancher les crues en stockant l’eau l’hiver, d’épurer l’eau naturellement, grâce aux bactéries et aux végétaux, favorisent la diversité biologique en hébergeant de nombreuses espèces. L’action de pisciculture d’étang est bénéfique au milieu car il vidange et chaule leur fond pour en limiter l’envasement, il faucardent afin d’empêcher leur comblement progressif.
Enfin le développement de la pisciculture a un très faible impact en termes d’émissions de Gaz à effet de serre dans l’atmosphère comparativement aux élevages d’animaux terrestres. Cet élevage serait de manière directe et indirecte responsable à hauteur de 8% « des émissions mondiales de gaz à effet de serre anthropiques mesurées en équivalent carbone ». La pisciculture n’occasionne pas d’occupation des soles, rejette 3 à 4 fois moins d’effluents dans le milieu et utilise beaucoup moins d’aliments. « Avec 100 kg d’aliments composés, on produit 13 kg de porc, 20 kg de volailles et 65 kg de poissons.
C’est ainsi que pour résumer les différents points forts et opportunités que présentent la pisciculture, on peut parler de son caractère multifonctionnel, tel que Marc Piraux l’affirme pour l’agriculture : " L’agriculture produit, en dehors des biens alimentaires, des biens non marchands."