Jeudi 24 septembre, le président de la République a présenté le dispositif de restriction de la circulation en cas de pic de pollution. Ce dispositif se traduit par la mobilisation croissante des transports collectifs et un système d’alerte réalisé en amont. Le débat se cristallise autour de la question de la mise en place de la circulation alternée. Les expériences précédentes durant l’année 2015 ont montré la grogne des automobilistes face à cette situation aléatoire. Les automobilistes ne possédant qu’une seule voiture étant défavorisé par rapport à ceux qui en disposaient deux et par ce biais pouvaient contourner la restriction édictée en fonction du numéro pair ou impair de la plaque d’immatriculation du véhicule.

Néanmoins la tendance est la multiplication des pics de pollution, le président recommande donc aux Français de s’habituer cette situation.

La ministre de l’Environnement impliquée dans la réalisation de ses mesures, a annoncé pour le début de l’année prochaine un système de pastilles de couleurs permettant l’identification des véhicules les moins polluants. La ministre est également favorable aux initiatives venant des édiles, notamment l’abaissement de la limite de vitesse sur les portions d’autoroutes.

Ainsi depuis la loi de transition énergétique, les maires disposent des prérogatives nécessaires pour limiter la circulation des véhicules les plus polluants en cas d’atteinte de pics de pollution et établir des zones de circulation réservées aux véhicules les moins émetteurs de gaz à effet de serre.

L’initiative de dimanche 27 septembre à Paris est un symbole de cette ambition des maires de contrôler la circulation dans leur ville. Cette initiative c’est l’interdiction de circulation pour les véhicules motorisés dans une partie de la capitale de 11 heures à 18 heures, y compris les bois de Boulogne et de Vincennes. En effet, l’Etat n’a pas permis à l’édile de Paris de fermer la circulation dans toute la ville mais seulement à la restreindre dans le centre de la capitale. L’interdiction ne concernera ni les véhicules de secours, ni les véhicules de police, ni les taxis, les bus et les véhicules des résidents. Il ne s’agit donc pas d’une interdiction absolue mais d’une opération de sensibilisation.

Cette journée organisée en marge de la conférence sur le climat COP 21 a une visée pédagogique à l’égard de la population sur les causes du réchauffement climatique et de la pollution atmosphérique notamment. Pour organiser cette journée, 170 policiers, 250 signaleurs bénévoles et 70 agents de la ville seront mobilisés.

Cette initiative ne doit pas faire oublier les dangers de la pollution chronique, elle a tendance à être oubliée au dépend des pics de pollution dont les effets sont plus visibles à court terme. Néanmoins d’un point de vue sanitaire, la pollution chronique est beaucoup plus néfaste.

En effet cette pollution occasionne une accumulation des particules fines, elles s’infiltrent dans le corps à travers la trachée et les bronches. Lorsqu’elles n’ont pas été arrêtées à ce stade, elles peuvent mettre se retrouver dans le sang. A ce moment là, ces particules peuvent atteindre tous les organes du corps même le cerveau.

Les effets des particules fines sur le corps sont connus. Elles favorisent les maladies respiratoires et aggravent les effets de ceux déjà affectées par ces maladies.

La conclusion est donc de ne pas se focaliser sur les pollutions mais d’agir pour baisser les niveaux de pollution de fond, qui aura de toute manière des répercussions positives sur l’occurrence de pic de pollution.