La radioprotection se définit comme l’ensemble des mesures assurant la protection de l’Homme et de son Environnement contre les effets néfastes des rayonnements ionisants tout en permettant de les utiliser, lorsque cela s’avère nécessaire,

Les rayonnements ionisants entraînent des effets graves sur les cellules vivantes et plus particulièrement sur la chaîne d’ADN puisque ceux-ci peuvent induire des modifications ou rupture de ladite chaîne, réparables ou non, On parle alors d’effets stochastiques ou déterministes pouvant aller jusqu’à la mort d’un être humain,
Plusieurs activités professionnelles doivent faire face quotidiennement à ce risque grave : certaines activités médicales nécessitant l’usage de la radiologie ou encore l’activité nucléaire qui, pour vérifier le bon état de ses infrastructures et éviter toute catastrophe, doit procéder à des essais non destructifs par le biais de sources radioactives,

La radioprotection en milieu nucléaire présente de nombreux enjeux et dispose ainsi d’un encadrement règlementaire très strict prévu aux articles l4451-1 et suivants du Code du travail, La base de cette règlementation repose sur trois principes fondamentaux que toute personne garante de la sécurité des individus susceptibles d’être exposés à des rayonnements ionisants, doit respecter et faire respecter, Ces principes sont :

- la justification : il est prohibé d’utiliser des sources radioactives s’il existe d’autres moyens moins dangereux pour effectuer les contrôles non destructifs,
-l’optimisation : il est nécessaire de toujours rechercher une exposition minimum aux rayonnements ionisants,
-la limitation : elle repose sur le célèbre principe ALARA connu de tous les radiologues et qui dispose que les limites d’exposition annuelles doivent être les plus basses possibles, En France, elles sont fixées par le Décret du 31 mars 2003, à 1 msV pour le public et à 20 msV pour les travailleurs, Il existe des dispositions particulières pour les femmes enceintes,

En milieu nucléaire, la radioprotection est omniprésente : elle commence au sein de l’entreprises spécialisée dans les contrôles non destructifs qui pour entreposer ses sources chargées en iridium, doit mettre en place tout un système de sécurité perfectionné avant d’obtenir l’accord de l’autorité compétente en radioprotection (ASN : Autorité de Sûreté nucléaire) ; elle est également nécessaire lors du transport des sources sur sites nucléaires ; et enfin sur chantier, où elle s’ organise autour des exigences sécuritaires de l’entreprise utilisatrice et l’entreprise extérieure, Une collaboration et une bonne communication est donc indispensable entre ces dernières afin de garantir la sécurité des nombreuses personnes travaillant sur centrale, C’est d’ailleurs dans ce but ultime qu’ont été instaurées les Personnes compétentes en Radioprotection dites PCR et les Responsables ALARA chargés de suivre de très près la dosimétrie des agents afin d’éviter tout dépassement du seuil dosimétrique toléré par la règlementation française,

La radioprotection présente donc de nombreux enjeux et de nombreux dangers qu’il est parfois difficile de gérer, c’est un vrai jeu d’équilibriste auquel se livrent chaque jour, les responsables de la sécurité en radiologie industrielle,