La multiplicité des risques dans l’industrie chimique
Par Ashley Morais
Assistant de gestion QHSE
ANFAS Normandie
Posté le: 25/09/2015 11:43
Les risques au sein de l’industrie chimique sont nombreux afin de les étudier ont peux séparer l’ensemble de ces risques en deux grandes catégories, les risques principaux (I) et les risques secondaires (II).
I) Les risques principaux dans les industries chimiques
Les risques principaux dans les industries chimiques sont aux nombres de trois : Le risque physique, le risque chimique et le risque biologique.
Premièrement, le risque physique. Cette famille de risques englobe tous les phénomènes physiques et les nuisances qui peuvent avoir un impact sur la santé humaine et donc la sécurité des intervenants. Les risques physiques concernent tous les risques liés à l’utilisation de machines ou équipements professionnels (outils, machines, matériel divers) et l’utilisation d’équipements additionnels (échelle, échafaudage...) qui sont récurrents au sein de l’industrie chimique. Ils concernent aussi l’environnement de travail : bruit, vibrations, chaleur, froid, etc. Ces risques concernent aussi tous les risques liés à l’utilisation de matériel de manutention (diable, transpalette…) et à la manipulation mécanique d’objets (caisses, cartons...). Ils concernent aussi la manutention manuelle de charges qui se définit comme toute opération de transport ou de soutien d’une charge, par un ou plusieurs salariés, dont le levage, la pose, la poussée, la traction, le port ou le déplacement d’une charge qui exige l’effort physique d’un ou de plusieurs travailleurs (article R. 4541-2 du Code du travail).
Deuxièmement, le risque chimique. Tout produit chimique qui entre en contact avec le corps humain, peut perturber le fonctionnement de ce dernier, et conduire à l’apparition d’effets sur la santé plus ou moins graves. Qu’ils soient solides, liquides ou gazeux, les produits chimiques empruntent trois voies principales pour pénétrer dans l’organisme : par inhalation, par contact avec la peau ou par ingestion. Dans le milieu de travail, les produits peuvent être utilisés de façon délibérée sous leurs états liquide, solide ou gazeux, pour leurs propriétés (diluant, dégraissant…) ou comme intermédiaires avec d’autres produits pour fabriquer un matériau ou une autre substance, et ce dans des conditions particulières de mises en œuvre qui peut donner lieu à des expositions, par exemple par pulvérisation, sous pression, à des hautes températures… Un procédé ou une activité peut aussi donner lieu à des émissions de produits chimiques (poussières, vapeurs, gaz, fumées…) et il y a alors pollution du poste de travail ou de son environnement, d’où une exposition possible de l’opérateur ou des salariés de l’entreprise. Tous les secteurs d’activité sont concernés par ce type d’exposition mais le secteur de la chimie y est particulièrement soumis de par nature de son activité. Du risque chimique ce déduit le risque d’incendie et d’explosion, car les produits inflammables, combustibles ou instables peuvent être à l’origine d’incendies et d’explosions d’importance et de gravité variables. La priorité est d’empêcher la formation d’atmosphères explosive (ATEX). A défaut, il faut éliminer les sources d’inflammation et mettre en œuvre des mesures permettant d’atténuer les effets potentiels d’une explosion.
Troisièmement, le risque biologique. Les risques biologiques résultent de l'exposition à des microbes au cours de l'activité professionnelle par exemple : le tétanos, les hépatites virales… Les agents biologiques sont classés en quatre groupes en fonction de l'importance du risque d'infection qu'ils présentent. Le groupe 1 comprend les agents biologiques non susceptibles de provoquer une maladie chez l'homme. Le groupe 2 comprend les agents biologiques pouvant provoquer une maladie chez l'homme et constituer un danger pour les travailleurs. Le groupe 3 comprend les agents biologiques pouvant provoquer une maladie grave chez l'homme et constituer un danger sérieux pour les travailleurs. Le groupe 4 comprend les agents biologiques qui provoquent des maladies graves chez l'homme et constituent un danger sérieux pour les travailleurs.
II) Les risques secondaires dans les industries chimiques
Les risques secondaires dans les industries chimiques sont aux nombres de trois : le risque de circulation/déplacement, le risque routier et les risques psychosociaux.
Premièrement, le risque de circulation et de déplacement. Ces risques concernent les circulations et déplacements au sein de l’entreprise à l’intérieur d’une même unité géographique. Par exemple d’un service ou une unité à un autre qu’ils soient dans le même bâtiment ou non. Ils ne concernent pas les déplacements à l’extérieur de l’entreprise sur les réseaux routiers, qui ont leur propre famille de risque, le risque routier.
Deuxièmement, le risque routier. Ces risques concernent les déplacements des personnes à bord de véhicules routiers (véhicule personnel ou de service …), sur les réseaux routiers, à l’occasion de missions à l’extérieur de l’entreprise. Les risques routiers concernent aussi les trajets domicile/travail, travail/restaurant ou tout autre lieu où le salarié prend habituellement ses repas. Les risques liés aux déplacements piétons occasionnels ou non (faire une course, aller à la poste…) sont aussi à prendre en compte dans l’évaluation de risques.
Troisièmement, les risques psychosociaux. Ils concernent certains aspects anxiogènes du travail tels que les cadences élevées, la charge de travail importante, l’isolement, le travail posté, le travail de nuit, etc. Ils comprennent aussi les risques qui portent atteinte à l’intégrité physique et à la santé mentale des salariés tels que le stress, la souffrance au travail, le harcèlement moral ou sexuel, la violence au travail... Leur détection passe par l’analyse des conditions de travail (aménagement des postes), l’organisation du travail (horaires, cadences), la communication (relations hiérarchiques), l’environnement de travail, etc. Les indicateurs à prendre en compte sont notamment l’absentéisme, le turn over, la fréquence des conflits interpersonnels et les plaintes des salariés. Ces risques doivent faire l’objet de mesures préventives afin de les supprimer ou de les limiter.
Les risques au sein de l’industrie chimique sont donc de toute évidence nombreux et peuvent que ce soient les risques principaux ou les risques secondaires avoir chacun des effets que l’employeur se doit d’identifier pour ne pas voir sa responsabilité engagée.
Sources :
- INRS dossier « Evaluation des risques professionnels » ; (http://www.inrs.fr/demarche/evaluation-risques-professionnels/ce-qu-il-faut-retenir.html)
- INRS dossier « Risques chimiques » ; (http://www.inrs.fr/risques/chimiques/exemples-exposition-risques.html)
- INRS dossier « Risques biologiques » ; (http://www.inrs.fr/risques/biologiques/ce-qu-il-faut-retenir.html)
- INRS dossier « Risques liés à l’activité physique » ; (http://www.inrs.fr/risques/activite-physique/ce-qu-il-faut-retenir.html)
- INRS dossier « Risques routiers » ; (http://www.inrs.fr/risques/routiers/ce-qu-il-faut-retenir.html)
- Site dédié du ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social sur les risques au travail et notamment les risques psychosociaux. (http://www.travailler-mieux.gouv.fr/Stress-les-risques-psychosociaux.html)