Un comité du Parlement Européen a voté une nouvelle limitation des biocarburants traditionnels alimentaires, visant à limiter leur utilisation et à privilégier les biocarburants fabriqués à partir de biomasse.

Pour rappel, un biocarburant alimentaire dit de première génération ou « agrocarburants » repose sur l'utilisation des organes de réserve des cultures : les graines des céréales ou des oléagineux. Ces organes de réserves étant également utilisés pour l'alimentation humaine, la production de biocarburants se fait au détriment de la production alimentaire. Les biocarburants issus des graisses animales ou des huiles usagées transformées en biodiesel pourraient aussi entrer dans cette catégorie puisque leurs productions utilisent un procédé identique à celui servant à transformer les huiles végétales.
Le parlement européen souhaite privilégier le biocarburant issu de la biomasse, c'est-à-dire obtenu à partir d'une matière première végétale, animale ou de déchets). Ils sont en général mélangés à des carburants d’origine fossile. Le développement des biocarburants vise à la fois à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à apporter une réponse à l’épuisement des réserves mondiales d'énergies fossiles. Il permet également de réduire la dépendance énergétique et offre de nouveaux débouchés aux filières agricoles. Les deux grandes filières de production des biocarburants sont la filière essence et la filière diesel.
Un comité du Parlement Européen a soutenu le 24 février 2015 une nouvelle limitation des biocarburants traditionnels fabriqués à partir de cultures alimentaires qui selon les critiques font augmenter l’inflation et ont des effets néfastes sur l’environnement.

Ceux qui cherchent à promouvoir une nouvelle génération de biocarburants avancés fabriqués à partir d’algues ou de déchets ont bien accueilli le vote de mardi, à contrario des investisseurs des carburants fabriqués à partir de culture notamment le mais ou la betterave.

La législation actuelle requiert des Etats membres de l’Union Européenne de garantir que les sources renouvelables représentent au moins 10% de l’énergie dans les transports d’ici 2020.
De plus, le comité environnemental du Parlement Européen a décidé mardi que les biocarburants fabriqués à partir de cultures alimentaires ne devraient pas dépasser 6% de l’énergie utilisée dans les transports –une limite plus stricte que les 7% soutenus par les Etats membres l’an dernier.

Aussi il a été décidé que les négociations entre les Etats membres, la Commission Européenne et le Parlement devraient débuter sur un texte législatif plutôt que d’attendre un vote en session plénière du Parlement.

Thomas Nagy, vice-président exécutif de Novozymes, le principal fournisseur d’enzymes pour la production d’éthanol conventionnel et avancé, a déclaré qu’« Un cadre stable et efficace est la seule façon d’avancer pour sécuriser le déploiement commercial »
En dehors de l’impact sur les prix de la nourriture, utiliser les terrains agricoles pour produire des biocarburants ajoute de la pression pour libérer des terres par le biais de la déforestation, ce qui peut résulter sur une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Selon les membres du Parti Vert du Parlement Européen, le compromis en question impliquait des changements de l’occupation des sols et que les émissions en résultant devraient être prises en compte. Le parti a ajouté que les propositions n’allaient pas assez loin. La législatrice libérale britannique Catherine Bearder va dans le même sens et a déclaré que l’accord n’était pas assez ambitieux mais aiderait néanmoins à « lutter contre la déforestation, la faim et le changement climatique ».

Le Parti du Peuple Européen a déclaré qu’il pourrait impliquer l’échec des négociations qui doivent avoir lieu sur un texte juridique final.