Dans l’objectif de « verdir » l’automobile, une enveloppe de 140 millions d’euros pour les primes à la conversion des véhicules diesel entrera en vigueur au 1er avril prochain. La voiture électrique bénéficie d’une telle aura écologique qu’il serait iconoclaste de se demander si elle est vraiment écologique. Il ne s’agit nullement de remettre en question l’acquis technologique du modèle véhicule électrique dans la protection de l’environnement. Il s’agit toutefois de poser la problématique des batteries fabriquées à base de lithium dans le sens des exigences écologiques.

L’évaluation des risques s’avère difficile dans la mesure où il s’agit d’une nouvelle technologie dont les contours de la pratique restent encore non effectifs. Michel ARMAND, chercheur du CNRS qui a travaillé pendant plus de 20 ans sur les batteries électriques, estime que trois risques existent sur les véhicules électriques. Le premier, c’est la surcharge. En effet, en cas de grosse chaleur, les mouchards qui permettent normalement de bloquer un surplus d’électricité, risquent de ne plus fonctionner, la batterie peut donc exploser. Le deuxième risque est de l’objet contondant qui heurte la batterie et crée un court-circuit. Le troisième risque est celui de la batterie qui prend feu en raison de sa vieillesse ou par surchauffe.

L’origine des matières premières de la batterie en cause

En l’état actuel de l’offre de la science, les producteurs utilisent le lithium, le cobalt et le graphite. Les pays producteurs de ces minerais sont donc devenus des attractions politiques, économiques et des enjeux environnementaux. Ces métaux stratégiques extraits au Chili, en Bolivie et en Chine entre autres, nécessitent un important volume d’eau dans son extraction. Selon une étude menée par le JRC (le centre de recherche de la commission européenne) qui alerte sur une pénurie d’ici 2030 en Europe de huit métaux stratégiques utilisés dans les cellules photovoltaïques, les turbines d’éoliennes, les batteries et moteurs des véhicules électriques et les dispositifs d’éclairage.

Étant donné que les batteries d’une voiture électrique comptent environ 5kg de lithium, pour un marché de 60 millions de véhicules électriques, il faudrait 300000 tonnes de lithium pour les batteries. Ce chiffre est largement démesuré par rapport à la production mondiale estimée à 30000 tonnes environ dans des pays peu stables politiquement.

Si la batterie ne pollue pas au moment de rouler, elle pollue avant et après son utilisation

L'extraction des minerais pour la fabrication des batteries peut être tragique et lourde de conséquence pour l'environnement. La demande de l'interdiction du diesel explose mais les ressources pour la fabrication des batteries s'épuisent. Par ailleurs, si le marché de l'électrique est juteux pour les producteurs, les agriculteurs dans les régions exploitantes des minerais rencontrent d'énormes problèmes environnementaux comme le montre l'émission de France 2, une chaîne publique française diffusés le 05 février dernier. Dans cette émission, l'exploitation du cobalt dans une région sud de la Chine nous montre à quel point, les agriculteurs vivent dans un risque écologique majeur avec des rivières contaminées et des conditions de travail, loin d’être écologiques.