Malgré l’interdiction, depuis les années 1980 pour « inquiétudes environnementales », et les nombreux incidents pétroliers qui ont animé l’océan Atlantique depuis des décennies, les États Unis semblent revenir sur leurs doutes concernant l’exploration pétrolière offshore, et mettre de côté l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon de 2010. En effet, le 18 juillet dernier, l’agence fédérale chargée de la gestion des océans (le Boem) a décidé de définir un « schéma permettant aux entreprises de solliciter des autorisations auprès des autorités ». Ce schéma permettrait de délimiter des zones comprises dans le centre du littoral Atlantique et dans l’Atlantique Sud, dans lesquelles des autorisations seraient délivrées pour la mise en œuvre d’activités géologiques et géophysiques telles que le forage sismique.

Réactions des différentes parties :
Cette décision a, comme l’on pouvait s’y attendre, suscité des réactions de la part des industriels comme des associations de protection de l’environnement. Bien que le Boem ait souligné le fait que les demandes d’autorisations seraient examinées de manière à « limiter l’impact […] sur la faune aquatique », les organisations de défense de l’environnement, comme Oceana, considèrent que « les limites posées ne vont pas assez loin ». Cette dernière affirme en outre que « la technique des forages sismiques pourrait » provoquer une catastrophe comparable « à celle du golfe du Mexique en 2010 ».
A contrario, les industries pétrolières redoutent de leur côté l’apparition potentielle de « restrictions qui ne seraient pas fondées scientifiquement ». Par cette formulation, il semble approprié de faire le parallèle avec le principe de précaution français, lui-même sujet à de nombreuses polémiques et plaintes de la part des professionnels.

Que reste-t-il des apprentissages tirés de la catastrophe écologique issue de l’explosion de la plateforme BP Deepwater Horizon en 2010 ?
Pour mémoire, l’explosion de la plateforme pétrolière offshore de l’entreprise BP avait provoqué la plus grande marée noire de l’histoire des États-Unis. Au-delà du désastre écologique qu’il a entrainé (des millions de barils de pétrole brut déversés, l’atteinte du littoral américain, et la destruction de la faune et flore maritimes), cet événement a coûté énormément à l’entreprise, tant sur le plan économique (plusieurs milliards de dollars entre le coût des réparations et la reconnaissance des responsabilités) que pour son image.

L’idée communiquée par l’agence fédérale américaine s’apparente donc à la règlementation ICPE française. Reste à savoir dans quelle mesure cette dernière sera contraignante, et quelle sera la portée de son équivalent aux études d’impacts et de dangers, sachant que la catastrophe de 2010 était probablement due à une sous estimation du risque initial par la société BP, et qu’il ne serait pas opportun d’assister à une régression de la considération – si ce n’est de la protection – de l’environnement dans et par le domaine industriel.



Sources : http://www.20minutes.fr/economie/1420093-20140718-etats-unis-vers-reprise-exploration-petroliere-atlantique