La RTE a publié en janvier 2013 un rapport sur les difficultés quant au raccordement des hydroliennes à la terre. Ce rapport constate les éléments suivants. Il existe sur les côtes françaises peu de zones qui sont favorables à l’atterrage des câbles. La RTE l’explique par les contraintes topographiques, techniques et par la protection juridique du littoral. Sur ce dernier point on rappellera qu’une loi postérieure au rapport en date du 16 avril 2013 a levé cette difficulté puisqu'elle autorise désormais le raccordement souterrain sur les espaces remarquables du littoral.
Quant à la réalisation des ouvrages en mer, la RTE constate que les zones propices au développement des hydroliennes se situent sur des fonds essentiellement rocheux. Les techniques pour le câblage sont alors particulièrement complexes. De surcroît, lors du développement de fermes hydroliennes commerciales, des plates-formes en mer devront être construites ce qui entraînera des difficultés techniques supplémentaires. Par ailleurs, la capacité d’accueil terrestre actuelle de production d’énergie devra être renforcée. En effet, sur le réseau Cotentin, en deçà d’un seuil de production de 1.5 GW seules des adaptations légères du réseau seront nécessaires. Entre 1.5GW et et 2.5GW, des mesures d’exploitation limitant de manière préventives la production seraient nécessaires. Au delà de 2.5GW, un renforcement du réseau devra être effectué. Le RTE souligne les durées particulièrement longues auxquels devront faire face les auteurs de projets de fermes hydroliennes qui varient entre trois et sept ans. De surcroît, le renforcement de l’architecture global du raccordement entrainera des coûts pour les collectivités. Le RTE et le directeur des énergies marines renouvelables de DCNS, Frédéric Le Lidec, partagent le même constat, un besoin de visibilité se fait ressentir pour l’avenir du développement hydrolien et des raccordements en conséquence.

Face à ces constats, le RTE émet les propositions suivantes. L’idée générale est d’anticiper le plus en amont possible les difficultés qu’entraineront nécessairement le développement en premier lieu des fermes expérimentales et en second lieu des fermes commerciales. Le volume de production attendu et sa localisation doivent être définis dès que possible ainsi que la stratégie de développement. Le RTE recommande une concertation le plus en amont avec l’ensemble des parties prenantes pour coordonner les différents raccordements nécessaires en raison du développement de l’énergie hydrolienne. Enfin, le cadre juridique du raccordement des fermes expérimentales aurait besoin d’être précisé. En effet, un flou juridique entoure le caractère privé ou public de celui-ci et il serait important de savoir si l’électricité ainsi produite devra être prise en compte par les schémas régionaux de raccordement au réseau des énergies renouvelables.