
L’hygiène du personnel : un point crucial en cuisine !
Par Romy CARRERE
Responsable "Blogs des Experts"
L'Hotellerie Restauration
Posté le: 04/07/2013 10:54
L’hygiène des employés des CHR doit être parfaite. Cette hygiène passe par l’état de santé du personnel, qui peut être vérifié lors des visites médicales. Ces visites contribuent à vérifier que le salarié est médicalement apte au poste qu’il doit occuper et qu’il n’est pas atteint d’une affection qui pourrait être dangereuse pour les autres salariés. Cet état de santé doit également être observé tout au long de l’activité du salarié. Au-delà de cet état de santé, l’hygiène du personnel passe par l’hygiène des mains et la tenue vestimentaire, qui sont des points cruciaux pour les CHR.
L’hygiène des mains et tenue vestimentaire
L’hygiène du personnel des CHR doit être parfaite. Pour cela, le point crucial est l’hygiène des mains (a). Mais second point à ne pas négliger : la tenue de travail (b).
a) L’hygiène des mains
Les mains sont constamment sollicitées en restauration. Elles représentent pour les aliments la source de contamination la plus fréquente. Le personnel a rarement conscience de ses mauvaises habitudes en matière d’hygiène des mains.
Il est fréquent d’observer un cuisinier lécher son doigt, ou encore de voir du personnel s’essuyant les mains sur un torchon plutôt que de se les laver.
Il ne s’agit pas de se laver les mains après chaque mouvement (utopie !) mais il existe des manipulations nécessitant une propreté microbiologique irréprochable. Ainsi, cela concerne essentiellement le contact avec les déchets, le contact avec les denrées crues, les manipulations de produits « à risques » comme les préparations à base d’œufs, de lait, de viande ou de poisson.
L’une des règles de base dans l’hygiène des mains est le temps de lavage. En effet, notre peau est couverte de 300 à 1000 germes. Il faut donc se laver les mains en moyenne 30 secondes avec un savon antiseptique.
Si le lavage des mains est très important, le séchage l’est tout autant. Il conditionne la maitrise de la propreté des mains. Un document de référence de l’OMS de 2009 recommande un séchage avec du papier essuie-mains jetable. Les sèche-mains électriques sont loin d’être performants en matière d’hygiène car leur technicité repose sur l’évaporation de l’humidité. Leur utilisation risque d’augmenter la quantité de bactéries sur les mains après séchage selon une étude menée par l’Université du Westminster.
Les gels hydro alcooliques ne remplacent pas le protocole classique, de même que les lingettes antiseptiques. Il existe une possibilité d’autocontrôle : des crèmes et des lampes UV sont disponibles et permettent de vérifier détecter facilement les zones de la main qui sont mal nettoyées. Pour vérifier que le lavage est correctement effectué. D’autres procédés sont également disponibles.
b) La tenue vestimentaire
En cuisine, il ne s’agit pas d’être élégant mais d’être propre. La tenue vestimentaire est une mesure d’hygiène importante en restauration. En effet, les vêtements de « ville » étant très fortement pollués et n’étant pas lavés systématiquement, ils véhiculent un trop grand nombre de bactéries.
La partie 1 du chapitre VIII du Règlement CE 852/2004 précise que « Toute personne travaillant dans une zone de manutention de denrées alimentaires doit respecter un niveau élevé de propreté personnelle et porter des tenues adaptées et propres assurant, si cela est nécessaire, sa protection ».
La tenue à porter en cuisine doit être propre et claire. Claire car cela permet de voir aisément les salissures. Elle doit être obligatoirement réservée pour le travail et être adaptée pour chaque secteur de préparation.
Concrètement, les tenues de travail ne doivent comporter aucun bouton, en privilégiant les boutons pression et fermetures éclair, ni poche extérieur au-dessus de la taille, afin de limiter les risques de corps étrangers. La tenue de travail doit aussi assurer une couverture adaptée du corps afin d’empêcher la contamination du produit par des cheveux, transpiration…
La veste et le pantalon : ils doivent se déboutonner rapidement en cas de brûlures. Le pantalon ne devra pas comporter de revers (refuge de poussières, insécurité). Ces vêtements devront être changés fréquemment.
Le tablier : à changer dès que cela est nécessaire et au minimum un propre tous les jours.
Le tour du cou : triangle de coton ou de métis, dont le rôle essentiel est d’absorber la transpiration et d’essuyer le visage. A changer également tous les jours.
Les coiffes : elle est l’emblème de la profession. Mais outre son rôle esthétique (au départ, sa hauteur déterminait le grade), la coiffe est un élément qui répond à des impératifs d’hygiène. Les cheveux sont des réserves de microbes, donc ils doivent être courts et lavés. Les avantages de la coiffe sont nombreux : elle absorbe la transpiration, protège les cheveux des buées et des vapeurs grasses des cuisines, elle empêche de se passer les mains dans les cheveux, et elle évite la chute des cheveux dans les aliments. Cela va ainsi prévenir le risque de contamination microbienne. Et la présence d’un cheveu dans l’assiette du client ne le ravira pas. La coiffe prend désormais plusieurs formes : toques, calots, charlottes… De même que les matériaux : le coton classique, remplacé par du non tissé, de la viscose, de l’ouate de cellulose…
Les chaussures : les chaussures de ville sont souillées par les déjections, les boues, les poussières, et autres salissures… Elles représentent donc une source importante de contamination. Les chaussures de travail devront être résistantes et surtout antidérapantes, elles doivent également être entièrement fermées. Peuvent être privilégiées des chaussures à coque métallique car elles représentent une sécurité supplémentaire en cas de chute de matériel lourd ou pointu. Les chaussures doivent être parfaitement entretenues (blanchissage à surveiller). Aucune couleur n'est imposée. Néanmoins, en cas de contrôle, on risque de vous imposer quelles soient de couleur blanche.
Les gants : ils ne sont pas obligatoires. Si le personnel en porte, ils doivent le faire que lorsqu’ils sont les mains propres. Les gants doivent être changés plusieurs fois par jour et dès qu’ils sont déchirés.
Effets personnels : il est fortement déconseillé de porter des effets personnels en cuisine. Que ce soit des bijoux ou son téléphone portable. Porter son alliance est néanmoins toléré. Outre le fait que les bijoux sont une source de contamination du produit, ils empêchent un bon lavage des mains.
La présence obligatoire de vestiaires
L’article R.4228-1 du Code du travail impose la présence de vestiaire pour le personnel afin de permettre à tous les employés de se changer avant de rentrer dans les cuisines ou en salle. Cet article dispose que « L’employeur met à disposition des travailleurs les moyens d’assurer leur propreté individuelle, notamment des vestiaires, des lavabos, des cabinets d’aisances et, le cas échéant, des douches ». Puis, dans la sous-section suivante relative aux vestiaires collectifs, toute une série d'articles viennent préciser les caractéristiques techniques auxquelles doivent répondre ces vestiaires. Il décrit notamment que ces vestiaires collectifs doivent être pourvus d'un nombre suffisant de sièges et d'armoires individuelles ininflammables. Ces armoires doivent permettent de suspendre deux vêtements de ville. En outre, il est précisé que lorsque les habits sont susceptibles d'être souillés de matières dangereuses, salissantes ou malodorantes, les armoires doivent comporter un compartiment réservé à ces vêtements.